à Hericourt, Nord de la france, le 12 mai 2011 (Photo : Eric Feferberg) |
[12/05/2011 12:36:55] ARRAS (AFP) Nicolas Sarkozy s’est une nouvelle fois catégoriquement opposé jeudi à la réduction du budget de la politique agricole commune (Pac) européenne et exigé son maintien “à l’euro près” sous peine de blocage des discussions, lors d’un déplacement dans le Pas-de-Calais.
“La France veut le maintien du budget de la politique agricole commune à l’euro près. Qu’on discute à l’intérieur des conditions d’allocations, je suis d’accord, (…) nous pensons qu’une Pac juste est plus facile à défendre qu’une Pac injuste, mais nous voulons le maintien du budget (de la Pac) à l’euro près”, a martelé M. Sarkozy.
“Et si on ne veut pas comprendre ça, la France bloquera”, a poursuivi le chef de l’Etat lors d’une table ronde à Arras.
“Que personne ne s’imagine que nous laisserons détruire la politique agricole commune, et que personne ne s’imagine que la France acceptera une réduction du budget de la politique agricole commune”, a-t-il insisté, “ma capacité à accepter un compromis sur cette ligne rouge, c’est zéro plus zéro”.
“Derrière tout cela, il y a l’héritage européen. La Pac, c’est la seule grande politique européenne. Donc, qu’il y ait des tentations d’aller barboter ici ou là, je le sais, mais il faut vite s’arrêter par que ce sera sans la France”, a répété Nicolas Sarkozy, “et la France a beaucoup d’amis”.
Mardi, le commissaire européen au Budget Janus Lewandowski a jugé que la part des dépenses agricoles dans le budget européen devait continuer à baisser, afin de financer les nouvelles politiques de l’UE, citant notamment l’immigration, l’énergie ou encore la recherche. M. Lewandowski n’a toutefois pas écarté un maintien des sommes allouées à la Pac en termes réels.
La Commission européenne doit présenter d’ici à la fin juin ses pistes de réforme du budget européen, qui donneront lieu à des joutes très vives entre les 27 pays de l’UE, notamment autour du budget de la Pac, dont la France est la principale bénéficiaire.
Dans la foulée, Nicolas Sarkozy a répété l’opposition de la France à un accord de libre-échange entre l’UE et les pays sud-américains du Mercosur.
Un tel accord, dont les négociations ont repris au début du mois, “conduirait à une baisse de revenu des éleveurs de 20 à 30%”. “Je ne peux pas l’accepter, je ne l’accepterai pas”, a assuré le président.
Les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Venezuela en phase d’adhésion) doivent “comprendre qu’il doit y avoir une ligne rouge”, a ajouté M. Sarkozy. “Je suis pour la liberté du commerce loyal, à armes égales”, a-t-il plaidé, “je ne vois pas pourquoi on doit accepter des produits qui ne répondent pas aux normes qu’on impose à nos agriculteurs”.
Selon une étude récente de la commission de l’UE, un tel accord, qui faciliterait l’entrée des produits européens sur le marché sud-américain, serait globalement favorable aux 27, notamment dans le secteur industriel, mais se solderait par des pertes pour son secteur agricole.