Lactalis-Parmalat : Intesa, SocGen et Lazard aussi visées par l’enquête

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érie de yaourts produits par Parmalat. (Photo : Andreas Solaro)

[12/05/2011 15:28:01] MILAN (Italie) (AFP) L’enquête du parquet de Milan sur la montée de Lactalis au sein de Parmalat vise également les banques Intesa Sanpaolo, Société Générale et Lazard, dont des dirigeants sont déjà concernés par cette procédure, ont indiqué jeudi des sources concordantes.

En marge d’un événement à Rome, le directeur général d’Intesa Sanpaolo, Corrado Passera, a confirmé que sa banque était visée par l’enquête.

Une source proche du dossier a par ailleurs indiqué à Dow Jones Newswires que la Société Générale et Lazard étaient également visées.

M. Passera a souligné que cette décision du procureur était “automatique”. Elle rentre en effet dans le cadre de la législation italienne sur la responsabilité des entreprises par rapport aux éventuels délits commis par leurs salariés.

Mercredi, des sources judiciaires avaient annoncé qu’une responsable de la Société Générale en Italie, Patrizia Micucci, était visée par cette enquête pour manipulation de cours de bourse tandis que son mari, Fabio Canè, un dirigeant d’Intesa Sanpaolo, est soupçonné de délit d’initié.

Carlo Salvatori, président de Lazard en Italie, et Massimo Rossi, représentant des trois fonds, sont également concernés par cette enquête au titre de manipulation de cours de Bourse.

Mercredi, le procureur en charge de cette enquête a ordonné des perquisitions dans les bureaux milanais des trois banques visées par l’enquête, ainsi que dans ceux du Crédit Agricole et de deux sociétés de communication.

Le parquet avait ouvert cette enquête fin mars, initialement contre X, pour faire la lumière sur la montée de Lactalis au capital de Parmalat après l’achat le 22 mars par le groupe laitier français de la part de 15,3% détenue par les fonds d’investissement Zenit, Skagen et Mackenzie, ce qui lui avait permis de monter à près de 29%.

Dans un communiqué, Lactalis a assuré mercredi qu’il n’était “l’objet d’aucune enquête” et s’est dit “à la complète disposition des autorités”, étant “certain de la totale correction et transparence de ses opérations d’achat d’actions Parmalat”.

La Société Générale et le Crédit Agricole assistent Lactalis tandis que Lazard travaillait pour les fonds dans le cadre de la vente de leur part.

Intesa Sanpaolo avait tenté de son côté, sans succès, de mettre sur pied une alliance d’investisseurs italiens, que le gouvernement appelait de ses voeux, afin de contrer Lactalis.

Selon les médias italiens, le procureur soupçonne M. Canè d’avoir transmis des “informations privilégiées” à sa femme, Mme Micucci. Il lui aurait notamment révélé quel prix Intesa Sanpaolo était disposé à proposer aux fonds pour leur part, ce qui aurait permis à Lactalis, conseillé par Mme Micucci, de proposer légèrement plus.

Depuis, face à l’opposition de Rome, Lactalis a pris tout le monde de court en annonçant le 26 avril le lancement d’une offre publique d’achat (OPA) sur le reste du capital de Parmalat pour 3,375 milliards d’euros.