écialiste du déstockage sur internet, le 14 janvier 2010 dans son bureau à la Plaine Saint-Denis (Photo : Bertrand Guay) |
[12/05/2011 17:36:00] PARIS (AFP) Vente-privee.com, une des belles histoires à succès du web français, va exporter aux Etats-Unis le modèle de destockage en ligne qu’elle a inventé, avec l’aide d’un partenaire de poids, le géant américain des services financiers American Express.
“Depuis quelques années, on voit l’assaut vers l’Europe de grande marques américaines d’e-commerce et d’internet. Aujourd’hui, symboliquement, c’est un site français, qui se lance aux Etats-Unis”, a souligné jeudi Jacques-Antoine Granjon, PDG et fondateur de vente-privee.com, en duplex depuis New York.
Créée il y a dix ans, vente-privee.com a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de près d’un milliard d’euros, en proposant aux marques de destocker sur internet leurs invendus auprès de ses “membres”.
Les treize millions d’internautes inscrits reçoivent quotidiennement les mails annonçants ses ventes événémentielles, pour des vêtements, jouets, articles high tech… avec des décotes de 50 à 70%.
Son modèle économique repose sur une offre inférieure à la demande, qui conduit les internautes à se connecter dès l’ouverture des ventes –7H00 du matin en semaine, 9H00 le week-end– afin de ne pas manquer l’objet convoité.
Le groupe, qui fait 80% de ses ventes en France, s’était déjà lancé en solo dans six autres pays européens.
“J’ai toujours dit que je n’irais pas en Amérique tout seul”, a indiqué M. Granjon, estimant que ce marché, énorme mais compliqué et très concurrentiel, nécessitait “un partenaire puissant qui nous ouvre les portes”.
Ce partenaire sera le géant des services financiers American Express, qui est venu le chercher, et avec qui il mettra sur pied une société commune.
Les deux acteurs investiront chacun 20 millions de dollars. Le site américain, dont le nom n’a pas encore été fixé, devrait être lancé fin 2011 ou début 2012. Il sera accessible d’entrée de jeu sur les “smartphones”.
American Express mettra à disposition l’intégralité de son fichier de membres aux Etat-Unis, fort de 42 millions de noms, et sa connaissance du marché américain.
Vente-privee apportera sa connaissance des marques, ainsi que son expertise en termes de confection de catalogues, de relation avec les membres et de logistique.
“Nous voulions le leader mondial du marché, qui est clairement vente-privee”, a souligné Dan Schulman, responsable du développement chez American Express, également depuis New York.
Les porteurs de carte d’American Express, que vente-privee pourra inviter à ses ventes grâce à cet accord, “sont ceux qui ont le pouvoir d’achat le plus élevé et qui consomment le plus aux Etats-Unis”, selon M. Granjon.
Le groupe français est lui rentable depuis 2004 et n’a pas de dette.
Outre-Atlantique, la rentabilité viendra “de notre capacité à négocier auprès des marque des stocks avec des discount importants”.
Le groupe compte notamment s’appuyer sur ses relations “avec 1.200 marques européennes” pour faire affaires avec leurs filiales aux Etats-Unis.
Si en France le groupe livre les colis une quinzaine de jours après la vente, il devra accélérer ce calendrier aux Etats-Unis, car “les Américains sont beaucoup plus habitués à l’instantanéité”, a-t-il indiqué.
Les Etats-Unis pourraient générer un chiffre d’affaires de “500 millions d’euros d’ici trois-quatre ans” –soit la moitié des ventes totales actuelles de vente-privee– mais l’Europe restera son “marché principal”.
Le géant américain de la vente sur internet Amazon souhaitait, selon la rumeur, acheter vente-privee.com mais s’était finalement rabattu en octobre sur le site espagnol BuyVIP.