ège de Renault à Boulogne-Billancourt, le 11 janvier 2011. (Photo : Bertrand Guay) |
[13/05/2011 12:24:11] PARIS (AFP) Dominique Gevrey, l’ex-responsable de la sécurité de Renault mis en examen et écroué dans l’affaire de pseudo-espionnage qui a secoué le constructeur, a été licencié pour faute grave, selon sa lettre de licenciement que s’est procurée l’AFP.
Dans ce courrier daté du 6 mai, le constructeur automobile reproche à M. Gevrey d’avoir “obstinément refusé de communiquer aux enquêteurs” le nom de son informateur, “alors que la véracité des informations communiquées par ce dernier pouvait être mise en doute”.
“Ce refus délibéré et persistant de coopération a nui incontestablement au déroulement de l’enquête et à la société Renault, dont l’intérêt évident est de permettre une manifestation rapide de la vérité”, est-il encore indiqué.
M. Gevrey, qui travaillait pour Renault depuis mars 2004, était en charge depuis novembre 2009 de la lutte contre la fraude au sein de la direction de la protection du groupe et avait été chargé à ce titre de mener une enquête interne contre trois cadres soupçonnés d’espionnage industriel, qui ont été depuis innocentés.
Pour réaliser ces recherches, M. Gevrey se serait appuyé sur un informateur, qui n’a pas été identifié. “Il s’avère que vous seul connaissiez l’identité de cet informateur”, relève Renault.
Il a aussi été avéré lors d’une enquête réalisée par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) que “les sommes réglées par Renault en contrepartie de ces informations auraient été versées sur un compte bancaire ouvert à votre nom personnel et s’y trouveraient toujours”, selon la lettre de licenciement.
Ceci constitue pour le constructeur automobile “une faute grave” justifiant le licenciement de M. Gevrey, qui a été mis en examen et placé en détention à la mi-mars sur des soupçons d’escroquerie.
M. Gevrey a porté plainte début mai contre le constructeur automobile car il reproche à ce dernier de motiver son licenciement sur des informations contenues dans le dossier pénal.
La fausse affaire d’espionnage a provoqué la démission de son poste du numéro deux de Renault, Patrick Pélata et le départ du groupe de Laurence Dors, qui était secrétaire générale.