ésident de la Fed Ben Bernanke à Washington le 1er mars 2011 (Photo : Chris Kleponis) |
[13/05/2011 19:01:54] WASHINGTON (AFP) La poussée de l’inflation continue aux Etats-Unis, mais le ralentissement de la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation mis en évidence vendredi est de nature à conforter la banque centrale dans sa volonté de soutenir à fond la reprise de l’économie du pays.
L’indice des prix à la consommation du département du Travail a progressé en avril de 3,2% en glissement annuel, ce qui témoigne d’une inflation au plus haut depuis octobre 2008.
La hausse de l’indice général des prix, qui s’est fortement accélérée depuis novembre, apparaît désormais supérieure à ce que la banque centrale (Fed) juge souhaitable.
Les chiffres du ministère indiquent néanmoins que l’inflation a ralenti en glissement mensuel pour la première fois en cinq mois, du fait d’une forte décélération de la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation.
La banque centrale des Etats-unis (Fed), qui a pour double mission d’assurer la stabilité des prix et le plein emploi dans le pays, se retrouve depuis quelques mois dans la situation délicate de devoir choisir de donner la priorité à l’un de ces deux objectifs au détriment de l’autre.
Associée à d’autres facteurs intérieurs et extérieurs, la forte montée des cours du pétrole et des matières premières à l’origine de la poussée de l’inflation a en effet entraîné un net ralentissement de la reprise de l’économie américaine, dont le taux de croissance est tombé officiellement à 1,8% au premier trimestre, bien au-dessous du potentiel du pays.
Or une banque centrale ne peut théoriquement pas lutter à la fois pour la croissance et contre la hausse des prix. Les mesures qu’elle prend pour contenir l’inflation entraînent une restriction du crédit, et par ricochet un ralentissement de l’activité. Si elle veut stimuler au contraire l’activité, elle risque d’attiser la hausse des prix.
La Fed, qui a choisi de soutenir à fond la croissance, ne montre aucun empressement à resserrer sa politique monétaire ultra-accommodante.
Elle a redit fin avril son intention de garder encore longtemps son taux directeur à quasi zéro, ce qui maintient au plancher les taux d’intérêt à court terme qui lui sont corrélés.
Elle a par ailleurs lancé en novembre un nouveau programme de rachats d’obligations du Trésor américain dont le but est d’assurer en outre que les taux d’intérêts à moyen et long terme soient aussi bas que possible.
Ce programme doit s’achever fin juin. Mais pour éviter justement de resserrer sa politique monétaire, la Fed compte continuer après cette date de réinvestir en obligations du Trésor les titres financiers immobiliers qu’elle détient au fur et à mesure qu’ils arriveront à échéance, afin d’assurer que le concours financier qu’elle apporte à l’économie reste à l’étale.
Elle justifie cette politique par le fait que l’économie est encore faible, le chômage élevé, et que l’inflation de base (hors alimentation et énergie) reste contenue, signe selon elle que les effets de la hausse du pétrole sur les prix à la consommation ne devraient être que “passagers”.
Même si elle est à son plus haut niveau depuis février 2010 (1,3% en avril), l’inflation de base ne remonte qu’assez lentement.
Comme le note Joel Naroff, de Naroff Economics Advisors, “tant que les statistiques du département du Travail continuent de nous dire que l’inflation de base est faible, [la Fed] disposera de la marge de sécurité nécessaire pour maintenir sa politique”.