Si ça continue, il faudrait peut-être doter tous les foyers tunisiens de bougies à toutes fins utiles. En effet, et malgré toutes les réunions tenues avec les représentants de la communauté avoisinant, BG Tunisia à Mahrès et l’accord conclu le 17 mars 2011 ainsi que leurs engagements pour éviter la confrontation, l’accès aux installations de BG Tunisia près de Nakta est toujours bloqué.
Le personnel est jusqu’à ce jour dans l’impossibilité de travailler. Apparemment, nous vivons aujourd’hui l’ère des Etats dans l’Etat et l’accord conclu jeudi 5 mai entre «l’Etat de Mahrès » et le ministre de l’Industrie de l’Etat tunisien a été rompu au début de la semaine. Il paraît que les nouveaux Etats n’ont aucune idée sur l’obligation du respect des «Accords internationaux». Résultat, ces blocages répétés qui augmentent en intensité et en fréquence menacent la capacité de la compagnie à poursuivre la production de gaz et par conséquent l’approvisionnement des centrales électriques pour qu’elles puissent produire l’électricité et nous fournir.
Apparemment le leitmotiv des nouveaux Tunisiens est «Nalaab walla nharram»…
Depuis deux jours, employés et contractants de BG Tunisia sont bloqués à l’intérieur du site. Ce matin, un groupe d’individus a même voulu forcer l’entrée du site Hasdrubal/Hannibal de traitement de Gaz.
En attendant, BG a quand même entamé son programme d’investissement social en recrutant 50 nouveaux travailleurs habitant dans le voisinage ainsi que 10 diplômés locaux.
200.000 DT ont été d’ores et déjà investis au titre du programme de microcrédits faisant partie d’un fonds de 2 millions de dollars US créé pour le financement de projets d’investissement social et de microcrédits en 2011.
La deuxième tranche dont le montant est de 500.000 DT a été transférée pour financer des microcrédits identifiés comme durables et ce malgré les doutes soulevés quant à une bonne gouvernance de ces fonds faisant déjà objet d’une discorde avec les manifestants.
D’un autre côté, BG Tunisia a signé un protocole d’accord avec le gouvernorat de Sfax pour que ce dernier recrute 70 postes qui seront créés par le gouvernorat et financés par BG Tunisia. Les fonds ont été débloqués et il appartient aujourd’hui au gouvernorat de faire le nécessaire.
Tous ces gestes de bonne volonté n’ont pas servi à calmer la «République naissante du Mahrès» mettant en péril la production de British Gaz et la possibilité de fournir tout le pays d’électricité.
Les employés de la compagnie ne reçoivent aucune protection et les installations sont encore moins protégées.
Mais ce n’est pas grave, n’est-ce pas. C’est la révolution et s’il ne s’agissait que de se munir de bougies pour avoir de la lumière, ce n’est pas grave, cela nous permettra d’avoir des soirées romantiques bien de chez nous ou de veiller au clair de lune.
Quant aux entreprises qui fonctionnent au gaz ou à l’électricité, eh bien elles devraient se munir de générateurs, générateurs d’assez d’électricité le temps d’arriver à une trêve avec la population du «Mahrès indépendant»…
Les révolutions, c’est magnifique et… comme c’est romantique.