DSK : la thèse d’un “complot” se répand sur le net et parmi des politiques

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à Washington (Photo : Karen Bleier)

[15/05/2011 17:35:35] PARIS (AFP) DSK victime d’un “complot”? Sur le marché de Sarcelles, sur internet mais aussi parmi plusieurs responsables politiques de gauche comme de droite cette piste est évoquée, sans avancer la moindre preuve, après l’inculpation aux Etats-Unis du directeur du FMI.

Accueillie avec stupeur et incrédulité par la classe politique, l’interpellation de Dominique Strauss-Kahn a entraîné de multiples commentaires, avant même la comparution du patron du FMI devant un juge.

Et le fait qu’un jeune militant UMP, Jonathan Pinet, ait été sans doute le premier, avant les médias américains, à annoncer l’interpellation sur Twitter en citant “un pote aux Etats-Unis”, a aiguisé les soupçons de manipulation.

Un internaute du Post.fr accuse ainsi le jeune Populaire de participer à “une opération minutieusement orchestrée par l’UMP”.

D’autres relèvent qu’un des premiers à avoir re-tweeté cette information n’est autre qu’Arnaud Dassier, rédacteur en chef du site Atlantico, déjà auteur de révélations sur la Porsche de fonction d’un conseiller de DSK.

La thèse d’une opération menée contre le patron du FMI a été portée dès les premières heures de l’affaire par une figure de droite, Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate.

“Je pense que vraisemblablement on a tendu un piège à Dominique Strauss-Kahn et qu’il y est tombé”, a déclaré l’ancienne ministre. Par qui aurait été tendu ce piège? Mme Boutin n’a pas de réponse précise: “ça peut venir du FMI, ça peut venir de la droite française, de la gauche française”.

Même son de cloche du côté de Dominique Paillé, rallié à Jean-Louis Borloo, qui évoque “une peau de banane” glissée sous les chaussures du patron du FMI, dont chacun connaîtrait, selon lui, “la vulnérabilité” par rapport aux femmes.

“Le piège, on ne peut pas ne pas y penser”, juge aussi le ministre de la Coopération, Henri de Raincourt.

Jacques Attali évoque de son côté une possible “manipulation” intervenue dans un hôtel Sofitel qui appartient, a-t-il relevé, à une chaîne française.

Proche de DSK, Michèle Sabban, vice-présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, est allée encore plus loin en évoquant “un complot international”. “C’est le FMI qu’on a voulu décapiter et pas tant le candidat à la primaire socialiste”, assure Mme Sabban, pour qui M. Strauss-Kahn est “l’homme le plus puissant après Obama”.

L’élue socialiste en veut pour preuve que “tout le monde sait que sa fragilité, c’est la séduction, les femmes. Ils l’ont pris par cela”.

Deux autres proches du candidat potentiel à la primaire socialiste, Jean-Marie Le Guen et Jean-Christophe Cambadélis, n’ont pas porté de telles accusations, relevant toutefois que cette affaire “ne ressemble pas” au DSK qu’ils connaissent.

L’ancien ministre et homme d’affaires Bernard Tapie juge lui aussi que l'”intelligence reconnue par tous” de DSK ne “paraît pas compatible avec le fait de séquestrer une femme de ménage pour la violer”.