Internet mobile : le gouvernement lance la course aux fréquences 4G

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ée le 20 avril 2011 (Photo : Lionel Bonaventure)

[16/05/2011 11:16:51] PARIS (AFP) Le gouvernement a lancé lundi la course à l’internet mobile très haut débit en arrêtant le calendrier d’attribution des fréquences de téléphonie 4G, hautement stratégiques pour les opérateurs et qui permettront à l’Etat d’empocher un minimum de 2,5 milliards d’euros.

La téléphonie mobile de quatrième génération est appelée à succéder progressivement à la 3G actuelle et permettra de surfer sur internet à très haut débit depuis son smartphone, alors que de nouveaux usages comme la vidéo font exploser le trafic de données.

Alors que le gouvernement avait cité dans le cadre du débat sur les finances le chiffre de 2 milliards d’euros, le ministre de l’Industrie, Eric Besson, a annoncé lundi dans le Figaro que le prix de réserve – soit le niveau minimum fixé pour les enchères – de ces licences était officiellement fixé à 2,5 milliards.

“Ces prix correspondent à ceux pratiqués pour ces mêmes fréquences en Suède, en Allemagne et aux Etats-Unis. La France ne doit pas brader ses fréquences”, a souligné M. Besson.

Attendues depuis des mois par les opérateurs, ces modalités prévoient le coup d’envoi de l’appel à candidatures aux premiers jours de juin, pour un dépôt des dossiers fixé en septembre.

Les fréquences de la bande 2,6 gigahertz – fréquences hautes – seront attribuées en octobre, et celle de la bande 800 mhz – fréquences basses – devraient l’être en janvier 2012.

La bande 800 mhz sera découpée en quatre lots, et celle de 2,6 ghz en quatorze lots, ce qui “favorise l’entrée de nouveaux opérateurs, comme les opérateurs mobiles virtuels (sans réseaux propres, ndlr) ou d’autres”, affirme Eric Besson.

Une partie de ces fréquences sont rendues disponibles par l’extinction complète de la télévision analogique, prévue le 30 novembre prochain.

Le cahier des charges, mis au point par le régulateur des télécoms, l’Arcep, dispose notamment l’obligation pour tous les opérateurs retenus, d’une couverture de la population française de 99,6% d’ici 15 ans, et que le déploiement se fera de manière prioritaire dans les zones rurales pour éviter toute fracture numérique.

Eric Besson indique avoir déjà reçu des “manifestations d’intérêt de la part de plusieurs nouveaux entrants potentiels : rien d’interdit l’entrée d’un cinquième opérateur mobile”, selon lui.

Actuellement, trois opérateurs disposent d’une licence mobile 3G: France Télécom, SFR (groupe Vivendi), Bouygues Telecom, tandis qu’Iliad (Free) deviendra en 2012 le quatrième opérateur: ils peuvent potentiellement tous répondre à l’appel d’offres pour la nouvelle génération de fréquences, tout comme des candidats qui ne seraient pas des opérateurs télécom.

En avril dernier, Iliad, maison mère du fournisseur d’accès à internet Free, avait demandé un report l’attribution de ces fréquences, disant craindre une “préemption” de la part des plus gros opérateurs, qui disposent notamment de plus de moyens financiers.

En France, les téléphones portables “multimédia” – les smartphones ou ceux dit “intermédiaires” et permettant toutefois de se connecter au web – représentent 76% du parc actuel, selon l’Observatoire de l’internet mobile publié en avril par l’opérateur SFR et l’agence GroupM.