Le FMI réuni pour parler de Strauss-Kahn et de l’Irlande

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à Shanghai (Photo : Philippe Lopez)

[16/05/2011 15:50:57] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international réunissait lundi son conseil d’administration pour discuter de la suite à donner aux ennuis judiciaires de son directeur général Dominique Strauss-Kahn, et du déblocage d’une tranche de l’aide à l’Irlande.

Le FMI avait prévu de réunir dimanche, de manière “informelle”, les 24 représentants de pays et groupes de pays qui siègent à ce conseil d’administration pour les tenir au courant de l’état de la procédure pour agression sexuelle et tentative de viol contre M. Strauss-Kahn.

Mais la garde à vue de M. Strauss-Kahn dans un commissariat de New York s’est prolongée toute la journée de dimanche. La réunion a donc été reportée à lundi, a annoncé l’institution dimanche soir dans un communiqué.

Une source proche du FMI a indiqué que l’institution souhaitait d’abord y voir plus clair dans la procédure, M. Strauss-Kahn devant comparaître dans la journée devant un juge new-yorkais.

L’une des questions qui se posent, sachant que M. Strauss-Kahn clame son innocence, est de savoir s’il sera libéré, et si oui ce qu’il compte faire de ses fonctions à Washington.

Le FMI n’a pas donné de détail sur cette réunion qui, d’ordinaire, commence à 10H00 (14H00 GMT). Lundi matin, ses porte-parole se refusaient à tout commentaire.

La réunion était présidée comme prévu par le premier adjoint de M. Strauss-Kahn, l’Américain John Lipsky. En effet, M. Strauss-Kahn avait initialement prévu d’être lundi à une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles, à laquelle s’est rendue à sa place une adjointe, l’Egypto-américano-britannique Nemat Shafik.

L’ordre du jour officiel de la réunion à Washington, visible depuis jeudi sur le site internet du FMI, porte sur le déblocage d’une deuxième et troisième tranche du prêt de 22,5 milliards d’euros accordé à l’Irlande en décembre.

Selon l’échéancier publié à l’époque, le total de ces deux tranches doit avoisiner quatre milliards d’euros.

Le FMI peut fonctionner tout à fait normalement sans son directeur général, comme il l’a fait lors du séjour de ce dernier à Paris fin avril, à l’occasion duquel une photo le montrant près d’une voiture de luxe avait lancé la polémique en France sur son train de vie.

L’institution n’est donc pas obligée de prendre une décision dans l’immédiat.

“Je pense que le FMI va s’assurer qu’il y ait toute la continuité possible”, a déclaré lundi sur la radio américaine Marketplace, l’ancien économiste en chef du Fonds Simon Johnson, qui travailla avec M. Strauss-Kahn jusqu’en août 2008.

Néanmoins, “quelle que soit la façon dont se dénoue cet épisode, il est devenu indéfendable pour le FMI de garder Strauss-Kahn à sa tête”, estime Eswar Prasad, ancien fonctionnaire du FMI également.

L’issue du conseil d’administration est incertaine.

Une réunion “informelle” signifie que le conseil n’a pas nécessairement l’intention de prendre une décision, voire de communiquer sur la façon dont il envisage la suite des opérations. Mais cette instance a le pouvoir de demander une procédure disciplinaire.