à Paris, le 17 mai 2011 (Photo : Eric Piermont) |
[17/05/2011 10:58:55] PARIS (AFP) La présidente du Medef Laurence Parisot a demandé mardi que le dossier de la prime liée aux dividendes, que veut instaurer le gouvernement, soit “traité à l’intérieur de la négociation” en cours entre acteurs sociaux sur la modernisation du dialogue social.
Lors de sa conférence de presse mensuelle, Mme Parisot a opposé l’initiative unilatérale du gouvernement, qui s’apprête à adopter un projet de loi à ce sujet, au paritarisme, dont elle a voulu “faire l’éloge”.
“Nous considérons que ce sujet relève naturellement et légitimement du dialogue social et du paritarisme”. Selon elle, le paritarisme, “depuis quelques années, est en train de connaître des transformations profondes, il a gagné en maturité, en capacité d’adaptation et est capable d’être dans le réel”. Il a “un potentiel de construction sociale tout à fait remarquable”, a résumé la dirigeante patronale.
Elle a pris la défense de la loi du 31 janvier 2007, dite “loi Larcher” en rappelant qu’elle a institué “une obligation de consultation” des acteurs sociaux avant le dépôt de tout projet de loi pouvant faire l’objet d’une négociation entre patronat et syndicats.
Ce texte constitue “un apport majeur à l’approfondissement de la démocratie sociale” et “ne doit pas rester de l’ordre du pur symbole”, selon Mme Parisot.
La présidente du Medef a tenté de réfuter l’argument gouvernemental selon lequel les partenaires sociaux ont “traîné” dans la négociation sur le partage de la valeur, l’un des volets des discussions sur “la modernisation du dialogue social”.
Elle a cité Talleyrand (“doucement, cocher, je suis pressé”) pour signifier que “ce n’est pas parce qu’un dossier prend du temps qu’il n’est pas bien orienté”.
Pour Mme Parisot, le projet de loi risque d'”ajouter la complexité à la complexité” et “soulève un nombre de questions très important dans sa mise en oeuvre pratique”.
Lundi, le conseil d’administration de l’ACOSS, qui pilote le réseau des Urssaf, avait émis “un avis défavorable” sur le projet gouvernemental, tous les représentants patronaux et syndicaux votant contre, à l’exception de la CFE-CGC, qui a pris acte tandis qu’une “personnalité qualifiée” s’est abstenue.
La prime prévue par le gouvernement sera obligatoire dans les entreprises employant plus de 50 salariés et dont le dividende a progressé l’année n par rapport à la moyenne des deux années précédentes. Elle pourrait être perçue par quatre millions de salariés, selon le ministère du Travail.