Les Tunisiens seront très nombreux à aller voter. C’est ce que démontre le
deuxième sondage politique de
Global Management Services (GMS, dirigé par Mme
Alia Hachicha). Toutefois, plus de 80% d’entre eux ne savent pas encore pour
quel parti politique et pour quelle personnalité ils ont l’intention de voter.
Même si, d’une façon générale, plus soucieux des questions économiques que
politiques, les Tunisiens sont fortement intéressés par l’élection de
l’Assemblée Constituante. D’après le second sondage de Global Management
Services (GMS), plus des trois quarts des sondés répondent «Oui» quand on leur
demande s’ils s’intéressent à la première échéance électorale de l’après Ben
Ali. Les femmes sont légèrement plus intéressées que les hommes. Et l’intérêt
est supérieur à la moyenne nationale chez les adultes (35-44 ans et 45-59 ans).
Dans les régions, le Centre-ouest, le Nord-est et le Sud sont à la pointe,
suivis du Centre-est, Nord-ouest et du Grand Tunis. Par catégorie
socioprofessionnelle, les franges les plus éduquées de la société
(étudiants-élèves, cadres supérieurs, mais aussi retraités) devant dans ce
domaine les autres (employé-ouvrier, chômeur, cadre moyen et profession
libérale).
Sur la date des élections, le rapport est légèrement plus équilibré entre ceux
qui sont favorables au maintien de la date du 24 juillet (64,7%), la frange de
l’opinion opposée (23,4%) et les indécis (11,9%). La répartition par sexe, par
âge (sauf chez les 45-59 ans, où le taux des avis favorables est supérieur à la
moyenne nationale, et les 18-24 ans, chez qui il est inférieur) et catégorie
socioprofessionnelle épouse cette configuration. L’écart est plus grand entre
les régions et en particulier entre le Centre-ouest (74,4%) et le Sud (68,7%)
d’un côté, le Nord-est (50,6%) et le Nord-ouest de l’autre (48,3%).
Les Tunisiens favorables au report (23,4%) justifient une telle décision surtout
par la nécessité d’une période de préparation plus longue et le manque
d’informations sur les programmes des partis et des candidats (98,80%).
En effet, l’écrasante majorité des Tunisiens (83,2%) a les idées beaucoup moins
claires en ce qui concerne le parti pour lequel ils vont voter. L’indécision est
plus forte chez les femmes (85%), chez les plus de soixante ans (93,2%), et dans
le Nord-ouest (93,7%). Et l’indécision est aussi forte en ce qui concerne les
personnes, puisque plus des trois quarts des Tunisiens (83,2%) Ã qui ils vont
accorder leur voix, alors que les leaders d’Ennahdha (Rached Ghannouchi), du
Parti Démocrate Progressiste (Ahmed Néjib Chebbi) ,du Congrès pour la République (Moncef Marzouki), et du Forum démocratique pour le travail et les libertés n’obtiennent
respectivement que 4,6, 3,6, 1% et 0,9% des intentions de vote.
Pour une bonne partie de l’électorat (53,6%), cette indécision est imputable
principalement à un manque d’information sur les partis et les personnalités
politiques. Ce manque d’information étant plus ressenti dans certaines régions
(Sud, Centre-est) que dans d’autres (Nord) et certaines catégories (chômeurs et
ouvriers).