A Roland-Garros, les entreprises soignent leur image et leurs affaires

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à Roland-Garros, le 10 mai 2011 (Photo : Jacques Demarthon)

[18/05/2011 08:56:30] PARIS (AFP) Le tournoi de tennis de Roland-Garros, l’un des événements sportifs les plus regardés dans le monde, est un rendez-vous prisé par nombre d’entreprises françaises qui en font le “navire amiral” de leur communication.

“Roland Garros est une bonne affaire pour les relations publiques (RP)”, résume à l’AFP, Gilles Portelle, directeur général d’Havas Sports.

Comme trois autres agences de conseil en sponsoring sportif, Havas Sports vend aux entreprises environ 2.700 “packs” Roland-Garros (billetterie de première catégorie, repas) entre 500 et 2.000 euros par jour selon l’avancement du tournoi.

“On a réussi à vendre l’ensemble de nos prestations, c’est une réussite commerciale”, confie M. Portelle.

Malgré la crise, plus de 800 entreprises, vedettes du CAC 40, cabinets d’avocats, sociétés de conseil, opérateurs télécoms, banques, laboratoires pharmaceutiques, PME, TPE se ruent sur le tournoi.

A tel point que Roland-Garros affiche la plus grosse concentration de PDG et décideurs économiques au m2 en France. Sur les 460.000 places vendues pendant la quinzaine, 80.000 sont achetées par des entreprises pour leurs opérations de relations publiques.

“Roland Garros est devenu un véritable temps fort commercial qui nous permet chaque année d’augmenter significativement notre part de marché”, confie Hubert Genieys, vice-président de la communication chez Nestlé qui contrôle la marque Perrier, l’un des sponsors du Tournoi.

Les entreprises dépensent en moyenne 500 euros par place, un prix qui grimpe en fonction des prestations (billetterie, repas…).

Le “must” est le Village avec ses 19 tentes, réservées aux principaux sponsors. L’ensemble de son service haut de gamme, avec loges offrant un accès direct sur le court central, coûte environ 310.000 euros, hors restauration.

Il est réservé aux entreprises les plus fidèles comme BNP Paribas, premier parrain du tournoi à hauteur de 8 millions d’euros par an. La banque a aussi droit à des espaces de réception, des droits d’exploitation de la marque Roland-Garros.

Six autres sponsors, qui déboursent entre 2 et 6 millions d’euros par an, disposent des droits quasi identiques. Parmi eux, le constructeur automobile Peugeot, qui met à la disposition du tournoi une flotte de 200 véhicules.

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à Roland-Garros, le 18 avril 2011 (Photo : Jacques Demarthon)

Les autres entreprises doivent s’acquitter d’un ticket d’entrée estimé à 295.000 euros hors restauration pour l’accès aux autres espaces VIP.

En 2010, les relations publiques ont généré 29,5 millions d’euros, soit 20,8% des 135 millions des revenus de Roland-Garros. Ajoutée aux 29,3 millions issus des partenariats (20,6% des recettes), la part des entreprises devient la principale source de revenus, devant les droits audiovisuels (33,5%) et la billetterie (18,7%).

Construire leur notoriété en investissant dans un événement à la diffusion mondiale et à l’audience large, fidéliser leur clientèle, lancer des campagnes promotionnelles, sont autant d’objectifs poursuivis par les entreprises avec Roland-Garros.

“La diffusion mondiale du tournoi nous permet d’atteindre des marchés comme la Chine, le Brésil et la Russie”, confie Alain Descat chez Peugeot, qui invite chaque année 1.200 personnes à la Porte d’Auteuil.

BNP Paribas met en avant un “effet Roland-Garros” se traduisant par un nombre record d’ouvertures de comptes en France, son premier marché. “C’est après Roland-Garros qu’on enregistre notre meilleur score en termes d’ouverture de comptes”, assure Antoine Sire, directeur de la communication.

Roland-Garros revendique une audience de 3 milliards de téléspectateurs cumulés par an dans les 200 pays où est diffusé le tournoi.