ésident de la Banque centrale européenne (BCE) Vitor Constancio , le 16 mai 2011 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
[18/05/2011 18:24:36] LISBONNE (AFP) Les principales banques portugaises ont entamé cette semaine de grandes manoeuvres pour renforcer leurs capitaux, annonçant des ventes d’actifs ou le recours à la garantie de l’Etat, afin de répondre aux nouvelles exigences fixées par le plan d’aide de l’UE et du FMI.
Après la BES lundi, la Caixa Geral de Depositos (CGD, publique) a annoncé mercredi soir qu’elle sollicitait une garantie de l’Etat pour un emprunt obligataire sur trois ans d’un montant d’1,8 milliard d’euros, contre 1,25 milliard pour la BES.
Selon plusieurs médias portugais, la BCP, première banque privée, pourrait également décider de profiter de ce fonds de garantie, créé à l’automne 2008 au plus fort de la crise financière mais renforcé à hauteur de 35 milliards d’euros dans le cadre du plan d’assistance financière internationale.
Outre cette garantie, les banques pourront bénéficier d’une aide globale de 12 milliards d’euros, prélevée sur les 78 milliards que l’UE et le FMI ont accepter de prêter au Portugal en échange d’un programme d’ajustement budgétaire et de réformes structurelles sur trois ans.
Ce soutien aux banques portugaises vise à faciliter leur retour sur les marchés financiers, fermés depuis plus d’un an en conséquence de la crise de la dette souveraine.
En contrepartie, les banques, jusqu’ici dépendantes des prêts de la Banque centrale européenne (BCE), vont devoir renforcer leur niveau de capitalisation.
D’ici la fin de l’année, elles devront afficher un ratio de fonds propres dits “durs” (Core Tier 1) de 9%, puis de 10% fin 2012, alors que le ratio exigé par le cadre réglementaire de Bâle III n’est que de 7%.
Début mai, le chef de la mission du FMI au Portugal, Poul Thomsen, avait estimé que cette consolidation était “cruciale pour restaurer la confiance”, après que plusieurs banquiers eurent critiqué une mesure qualifiée de “très dure” et “injuste”.
Sans attendre, la Banque du Portugal a donné aux institutions financières jusqu’à la fin juin pour présenter leurs nouveaux plans de capitalisation, précipitant ainsi le calendrier.
La BCP a annoncé lundi avoir réalisé une augmentation de capital de plus de 1,1 milliard d’euros, grâce à la conversion de titres de dette pour un montant de 990 millions et à une incorporation de réserves à hauteur de 120 millions.
D’ici le 10 juin, la direction de la banque a prévu une nouvelle augmentation de capital de 259 millions d’euros, qui lui permettra de porter son ratio de fonds durs à 9%, contre 6,7% fin mars.
La BES, qui affichait un ratio de 8,2% fin avril, a annoncé mardi qu’elle continuerait de vendre une partie de ses actifs, en particulier à l’étranger, pour un montant avoisinant les 1,2 milliard d’euros, a précisé son président Ricardo Salgado.
Dans un communiqué publié mercredi soir, la CGD a confirmé qu’elle préparait un nouveau de plan de financement, comprenant “l’accélération de la vente de l’activité assurance du groupe, la vente progressive d’actifs non stratégiques et, si nécessaire, la réduction de son activité à l’étranger”.
Parmi les quatre principales banques portugaises, seule la BPI n’a pas encore précisé ses intentions. Fin avril, son président Fernando Ulrich avait précisé que le ratio de solvabilité de la BPI était déjà de 9%, soulignant en outre qu’à la fin mars, la banque ne dépendait plus d’aucun financement de la BCE.