La BCE pourrait ne plus accepter les obligations grecques en cas de restructuration

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économiste de la BCE Jürgen Stark à Athènes le 18 mai 2011 (Photo : Aris Messinis)

[19/05/2011 10:36:24] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) Une restructuration de la dette grecque pourrait pousser la Banque centrale européenne (BCE) à refuser les obligations grecques comme garanties, privant ainsi les banques hellènes de liquidités, a mis en garde le chef économiste de la BCE Jürgen Stark à Athènes.

“Une restructuration de la dette souveraine saperait l’éligibilité des obligations d’État grecques. La poursuite de la mise à disponibilité de liquidités serait impossible”, a déclaré mercredi M. Stark, des propos confirmés jeudi par la BCE à Francfort (ouest), son siège.

Les banques de la zone euro qui font appel aux liquidités de la BCE doivent en contrepartie fournir des garanties, dont les obligations publiques émises par leur pays et celles dont ils se sont portés acquéreurs.

Si ces obligations souveraines, qui constituent une grosse part des garanties apportées à la BCE, n’étaient plus acceptées par celle-ci, les banques grecques, qui éprouvent les plus grandes difficultés à se refinancer sur le marché inter-bancaire, pourraient se retrouver rapidement à court de liquidités.

La BCE est fermement opposée à une restructuration de la dette grecque jugée inévitable par les marchés, y compris “douce” comme l’envisagent désormais des responsables européens, un terme qui recouvre un allongement des délais de remboursement et éventuellement une baisse des taux d’intérêt.

L’institution monétaire estime en effet que cette option, loin de sortir la Grèce de l’ornière -ses dettes devraient peser 152% de son PIB fin 2011-, conduirait à l’effondrement du système bancaire et de l’économie grecs, qui affecterait par ricochet l’ensemble de la zone euro.

Une restructuration de la dette grecque serait une “recette pour une catastrophe”, a estimé mercredi M. Stark, qui avait déjà estimé il y a quelques semaines qu’elle sonnerait le début d’une crise financière plus grave que celle généré par l’effondrement de la banque d’affaires Lehman Brothers en 2008.