Lors d’une conférence de presse tenue jeudi 18 mai 2011 à El Teatro (El Mechtel), M. Omar S’habou a présenté le nouveau Parti du nom de Mouvement Réformiste Tunisien dont il présidera la destinée, ainsi qu’un nombre important de ses cofondateurs dont font parties des journalistes, des avocats et des hommes d’affaires pour l’essentiel.
En guise d’introduction, M. S’habou a déclaré qu’il reste avant et après tout un communicateur et un journaliste, mais que les événements qu’a connus le pays, conjugués avec les péripéties qu’il a lui-même connues et qui l’ont contraint à l’exil, l’ont amené à se convertir en homme politique, aujourd’hui doté d’un Parti, ajoutant que de ‘‘retour de l’exil, j’ai le plus naturellement du monde innocenté les journalistes tunisiens de toute implication dans le système du président déchu, tant je savais les contraintes qui pesaient sur eux dans l’exercice de leurs fonctions’’.
Le slogan du MRT étant ‘‘Liberté, Modernité et Sécurité’’, le président du MRT a présenté les contours de sa politique générale qui repose essentiellement sur un train de réformes tous azimuts, allant de la liberté individuelle et d’expression jusqu’à la sécurité des citoyens, en passant par la modernisation des systèmes socio-économiques. Sur ce dernier point, il a précisé que ‘‘le MRT veillera à ce que la liberté d’entreprendre soit non seulement assortie d’une exigence sociale contraignante mais aussi d’un corpus éthique qui lui soit consubstantiel; la confiance, la loyauté dans la concurrence et le respect des règles de jeu propre à l’économie de marché devant en être les valeurs motrices et organisatrices’’.
L’adieu à Voltaire?
Surprise!… Avec M. S’habou, tout semble s’acheminer vers le rejet, partiel en tout cas, de la langue française. Son explication: «Le MRT préconise l’instauration du bi, voire trilinguisme, dès la première année de la scolarité. Il s’appliquera à substituer, dans les plus brefs délais, l’anglais au français comme deuxième langue de base à côté de l’arabe. Les Tunisiens n’ont pas tissé avec la France des liens de dépendance. La deuxième langue est celle qui permette aux Tunisiens de rester dans un rapport d’interaction avec les évolutions actuelles et futures de l’humanité. Ce sera par conséquent l’anglais».
L’esprit réformateur
Pour revenir à l’esprit du MRT, le conférencier, en s’inscrivant dans la droite ligne des premiers réformateurs tunisiens (Tahar Haddad, Farhat Hached, Bourguiba…) qui, par une succession de réformes structurelles (libération de la femme, démocratisation de l’enseignement, modernisation de l’enseignement, développement intégral), ont fait éclore une société modèle dans le monde arabo-musulman, entend ‘‘poursuivre le même souffle réformiste structurel pour relever les défis qui attendent la nation tunisienne aujourd’hui et demain’’.
Signalons que dans les coulisses du MRT, on parle avec beaucoup d’enthousiasme du retour du ‘‘Maghreb’’, revue fondée par M. S’habou et interdite depuis bien des années maintenant. .
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