Les Grecs critiquent le rôle du FMI, semblent plus indulgents pour DSK

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ésident du FMI, le 7 décembre 2010 à Athènes (Photo : Aris Messinis)

[19/05/2011 18:07:41] ATHENES (AFP) Les Grecs critiquent le FMI, accusé d’être à l’origine de l’austérité qui a accompagné le sauvetage de leur pays en 2010, mais semblent plus indulgents pour Dominique Strauss-Kahn (DSK), qui a démissionné de son poste de directeur général jeudi.

Selon un sondage paru jeudi dans le quotidien grec Kathimérini, un an après l?adoption du plan d?aide à la Grèce, 75% des Grecs ont un avis négatif sur l’institution, même si 60% avouent ne pas être informés du rôle joué par le FMI.

69% souhaitent qu’il quitte la Grèce malgré le soutien offert pour empêcher la Grèce de faire faillite. L’enquête a été effectuée auprès de plus d’un millier de personnes à travers le pays par l’Institut grec Public Issue du 10 au 12 mai, avant l’arrestation de DSK le 14 mai.

En mai 2010, aux côtés de l’Union européenne (UE), le FMI a débloqué le plus gros prêt jamais accordé de son histoire à un seul pays, 30 milliards d’euros en faveur de la Grèce, ce qui a évité l’éclatement de la zone euro.

Après la démission de DSK, le porte-parole du gouvernement grec Georges Pétalotis a souligné auprès de l’AFP, que la Grèce continuerait de parler avec son successeur.

“C’est un fait que notre pays avait une très bonne collaboration avec le FMI et M. Strauss-Kahn, surtout au début où le mécanisme tripartite de soutien a été mis en place”, avec la Commission européenne et la Banque centrale européenne, a-t-il dit.

“De la même manière que nous parlions avec M. Strauss-Kahn, avec qui nous avions une excellente collaboration, nous ferons la même chose avec son successeur”, a assuré M. Pétalotis.

Dans la rue, les avis des personnes interrogées jeudi par l’AFP et ayant requis l’anonymat sont partagés: “le plan d’austérité est dur mais ce n’est pas le FMI qui est responsable de ça. Ceux qui sont responsables, ce sont nos politiques qui ont volé la Grèce”, s’est exclamé Yorgos.

Emmanuella “ne pense pas que l’on puisse trouver un Grec qui soit d’accord” avec la politique du FMI, tandis qu’Eva a estimé que DSK, qui avait poussé l’Europe à trouver une solution de soutien financier, “aimait la Grèce”.

“Il aurait changé quelque chose, il aurait fait quelque chose”, dit-elle en estimant qu’il était “une personne honnête” qu’on a peut-être “essayé de piéger”.

En privé, certains responsables politiques ou économiques font part de leur inquiétude après la démission de M. Strauss Kahn en raison de son engagement personnel en faveur de la recherche d’une solution de solidarité européenne à la crise de la dette face à la pression des marchés.