ée du siège du Fonds monétaire internatinal à Washington, le 16 mai 2011 (Photo : Saul Loeb) |
[19/05/2011 21:11:08] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international a commencé jeudi à rechercher un nouveau directeur général quelques heures à peine après la démission de Dominique Strauss-Kahn, un poste qui suscite déjà toutes les convoitises.
L’homme qui occupe la fonction par intérim, John Lipsky, a indiqué lors d’une conférence au siège du FMI à Washington que le conseil d’administration du Fonds se réunissait jeudi pour en discuter.
“D’après ce que je sais, ils se réuniront aujourd’hui pour engager la procédure”, a-t-il déclaré lors de l’assemblée générale du Comité de Bretton Woods, un cercle de réflexion sur le FMI et la Banque mondiale.
“Le doyen du conseil d’administration du FMI est aujourd’hui en train d’entamer une prise de contact avec des collègues à propos du processus de sélection du directeur général”, a précisé peu après un porte-parole du FMI, William Murray.
Le Fonds avait annoncé peu après minuit (04H00 GMT) la démission de M. Strauss-Kahn, en publiant une lettre au conseil d’administration où il dit son “infinie tristesse” de quitter l’institution qu’il dirigeait depuis novembre 2007, et clame son innocence des accusations de crime sexuel portées contre lui par une femme de chambre.
Le Fonds a par ailleurs publié sur son site internet une fiche technique intitulée: “Le processus de sélection du directeur général”. Elle précise que “le poste de directeur général est vacant après la démission de Dominique Strauss-Kahn”.
Elle rappelle les qualifications requises pour ce poste, qui n’ont pas changé depuis le recrutement de M. Strauss-Kahn: “une expérience éminente dans la conception de la politique économique à des niveaux élevés”, des “compétences de dirigeant et la diplomatie nécessaires pour être à la tête d’une institution mondiale”.
Beaucoup de candidats dans le monde peuvent correspondre à ce profil.
La Communauté des Etats indépendants (ex-URSS moins les pays baltes et la Géorgie) a avancé le premier: le chef de la banque centrale du Kazakhstan, Grigori Martchenko.
En Europe, les discussions se sont intensifiées.
“L’Europe doit faire le choix de l’unité” autour d’une “candidature de très grande qualité”, a affirmé la présidence de la République française, sans citer la ministre française de l’Economie Christine Lagarde, qui semblait avoir pris une longueur d’avance.
La presse allemande a donné plusieurs noms, même si Berlin est resté muet. Des sources proches du gouvernement ont cependant relevé les bonnes relations avec Mme Lagarde.
Les Etats-Unis, qui ont une voix prépondérante, n’ont pas laissé filtrer de préférence. “Nous n’avons pris de position sur aucun candidat en particulier”, a indiqué la secrétaire adjointe Lael Brainard. Le secrétaire au Trésor Timothy Geithner a plaidé dans un bref communiqué pour “une succession rapide”, mais un processus “ouvert”.
Ailleurs, l’empressement des Européens, qui monopolisent le poste depuis sa création en 1946, a suscité des critiques déguisées sous un langage diplomatique.
“Le temps est fini où ce poste important était réservé à un citoyen européen”, a écrit le ministre brésilien des Finances Guido Mantega dans une lettre adressée aux membres du G20.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Jiang Yu, a souhaité une sélection “sur la base du mérite, de manière transparente et impartiale”, estimant que “les nouveaux marchés émergents et les pays en développement doivent être représentés à la direction du FMI”.
Le calendrier du dépôt formel des candidatures doit être communiqué ultérieurement. Ces candidats passeront ensuite un “grand oral” devant le conseil d’administration, qui jusqu’ici a toujours décidé par “consensus”.