Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), avec l’appui de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), a organisé, jeudi 19 mai 2011 à Tunis, une conférence portant sur «le rôle des organes d’information publics dans l’appui de la transition démocratique en Tunisie».
Outre des journalistes tunisiens, des confrères belges, danois et espagnols ont pris part à cette rencontre qui a permis de faire une analyse sur le financement des établissements de presse du secteur public et l’information en tant qu’outil culturel pour le développement de la conscience nationale, rapporte la TAP.
«Les médias du secteur public avaient joué, durant l’ancien régime, un grand rôle dans la propagande du parti au pouvoir», indique Hichem Snoussi, membre de la Commission nationale pour la réforme de l’information et de la communication. De ce point de vue, il estime nécessaire «de séparer l’administration de la politique en tant que condition fondamentale et principe de base pour la promotion du contenu de la presse publique afin d’en faire un espace reflétant le pluralisme».
Pour Ridha Najjar, spécialiste en communication audiovisuelle, la presse publique vit une crise de crédibilité parce qu’elle était, durant les dernières années, «une structure entre les mains du pouvoir exécutif qui l’a utilisé à son compte». De ce fait, il devient indispensable «de restructurer l’appareil médiatique public, afin de promouvoir l’information, au cours de cette période transitoire qu’il a considérée comme “fortement sensible», estime-t-il.
D’autres intervenants ont mis l’accent sur l’engagement pour les principes professionnels qui consacrent dans l’essence la crédibilité et la neutralité. Pour ce faire, ils recommandent de suivre l’exemple des pays démocratiques, à travers l’instauration de conseils de rédaction indépendants chargés de définir la ligne directrice de l’établissement de presse public.
Cependant, en appelant à suivre l’exemple des pays démocratiques, il est à se demande si les participants à la conférence du SNJT ne considèrent pas que c’est la démocratie qui conditionne l’indépendance et la neutralité de la presse publique. Et dans ce cas, comment parler d’indépendance et de neutralité de la presse publique?