La Berd étend sa mission, soutient la démocratie dans le monde arabe

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ésident de la Berd, Thomas Mirow le 19 avril 2011 à Kiev, en Ukraine. (Photo : SERGEI SUPINSKY)

[21/05/2011 12:57:17] ASTANA (AFP) La Berd (Banque européenne pour la reconstruction et le développement), banque créée il y a vingt ans pour aider les ex-pays communistes à passer à l’économie de marché, a lancé samedi le processus pour étendre sa mission vers les pays du monde arabe, en plein bouleversement, et soutenir leur marche vers la démocratie.

Les 63 Etats et organisations qui contrôlent la banque, réunis depuis vendredi à Astana, la capitale du Kazakhstan, ont entamé les démarches en vue de faire évoluer ses statuts, et étendre aux pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient sa zone d’activité, pour l’instant limitée à l’Europe, l’ex-URSS et la Mongolie.

“Une telle évolution serait une contribution majeure à la réponse de la communauté internationale au printemps arabe”, a souligné la banque dans un communiqué, en se disant en mesure d’investir 2,5 milliards d’euros par an au sud de la Méditerranée.

La Berd avait fait part dès février de sa volonté d’investir dans les pays du monde arabe, dont certains sont le théâtre de soulèvements, pour y soutenir le processus de démocratisation.

Plusieurs Etats sont en première ligne pour recevoir ces investissements : l’Egypte a demandé formellement l’an dernier à en bénéficier, et le Maroc (actionnaire comme elle de la Banque) a exprimé son “vif intérêt”.

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Des islamistes manifestent dans le centre de Tunis, le 29 avril 2011 (Photo : Fethi Belaid)

La Tunisie, à l’avant-garde des bouleversements politiques de ces derniers mois, est également en tête de liste des pays où la Berd pourrait s’implanter.

Le feu vert de principe des actionnaires n’est pas une surprise. Plusieurs d’entre eux s’étaient prononcés ces dernières semaines en faveur d’une telle évolution, dont la France, les Etats-Unis et l’Allemagne.

Les actionnaires de la Berd comprennent les 29 Etats où elle intervient, les principaux pays développés, plus quelques autres pays extra-européens comme l’Egypte, le Maroc et Israël.

Les détails pratiques restent encore à régler : les modalités et le calendrier de l’expansion géographique de la banque n’ont pas été fixés, et la transformation de sa mission nécessitera une révision de ses statuts.

Les actionnaires ont demandé au conseil d’administration de la Berd de leur présenter d’ici au 31 juillet des propositions concrètes, et devront ensuite ratifier à l’unanimité l’évolution des statuts, un processus qui pourrait prendre un an et demi.

Mais la Berd va étudier les possibilités de commencer à investir “le plus vite possible” dans de nouveaux pays, avant même la fin de cette procédure. Elle pourrait mettre en place des “fonds spéciaux” pour ces nouveaux territoires.

La Berd a cependant souligné que “toute décision de commencer à investir dans la région devra tenir compte des mesures prises dans les pays concernés en vue de réformes politiques et économiques”.

De plus, elle devra financer tout nouvel investissement sans réclamer de rallonge à ses actionnaires, qui avaient déjà accepté l’an dernier d’augmenter son capital de 20 à 30 milliards d’euros.

Enfin, cette expansion ne devra pas se faire au détriment des pays où elle intervient depuis la chute du mur de Berlin et l’éclatement de l’URSS, où sa mission est encore loin d’être terminée, comme l’a rappelé vendredi son président Thomas Mirow.

Seule la République tchèque a cessé, en 2007, de recevoir ses investissements.

La banque prévoit encore d’investir entre 8,5 et 9 milliards d’euros par an jusqu’en 2015 dans sa zone actuelle, qui va de l’Europe centrale et orientale à l’Asie centrale, et de la Baltique au Bosphore.