Rouhia, une petite ville de 5.000 habitants au centre-ouest tunisien, à 70
kilomètres au sud-ouest de Siliana et au sud du Kef, des tirs échangés entre des
étrangers (des Libyens d’Al Qaïda?) et des éléments de l’Armée tunisienne, deux
blessés parmi les assaillants étrangers dont le troisième est en fuite, décès
d’un officier tunisien de haut rang et passage de la région au peigne fin…
La sécurité n’a pas fini d’être la toute première préoccupation des Tunisiens en
cette période trouble post-Révolution. Nous essayons tous de continuer à vivre
le plus normalement possible mais, dans notre subconscient, une appréhension
durable, une inquiétude sourde, s’est installée dans nos cœurs.
Toutes les institutions qui sont liées de près ou de loin à la vie du Tunisien
partagent donc ce souci de sécurité qu’elles mettent, pour ainsi dire, en
facteur… Toutes? Peut-être pas…
Car l’une de ces institutions qui, normalement, devrait vibrer au rythme des
Tunisiens, semble comme absente, comme si rien ne s’était passé: l’Organisation
de défense du consommateur (ODC)… Savez-vous quelles sont ses préoccupations
majeures actuelles?!
Il y a les sujets d’intérêt classique tels que la maîtrise d’énergie, les
circuits de distribution, la concurrence, la qualité, “Consommer tunisien”… et
c’est dans l’ordre des choses. Mais il y a aussi ce que l’ODC nomme ”les sujets
d’intérêt nouveau” et là on trouve de tout (retombées de la mondialisation,
endettement familial, coût du logement, tourisme intérieur et loisirs,
automédication, OGM, commerce électronique, antennes GSM et santé… mais on ne
voit nulle part quelque chose qui ressemble de près ou de loin à la mise en
facteur de la dimension sécuritaire! En vérité, elle est comme absente !
Certes, l’ODC n’est qu’une association mais elle a été largement reconnue
d’utilité publique et elle s’est engagée à assister les consommateurs, protéger
et défendre leurs intérêts, les conseiller, les informer, faire que les
orientations nationales tiennent compte de leurs intérêts et aspirations… Et
la moindre des choses aurait été d’être présente, impliquée, mobilisée alors que
la gabegie s’installe et que le Tunisien ne sait plus ou donner de la tête.