Crise de la dette et volcan islandais font souffrir les Bourses européennes

photo_1306145242492-1-1.jpg
La Bourse de Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[23/05/2011 10:09:14] PARIS (AFP) Les Bourses européennes souffraient lundi de la résurgence de la crise de la dette en zone euro et des risques de paralysie du trafic aérien après l’éruption d’un volcan en Islande.

A 11H40 (09H40 GMT), l’Eurostoxx 50 lâchait 2,09%, le Dax à Francfort 1,95%, le Footsie à Londres 1,81% et le CAC 40 à Paris 1,92%.

Sur les Bourses des pays méditerranéens, l’Ibex cédait 1,81% à Madrid et le FTSE Mib chutait de 3,08% à Milan.

Alors que les inquiétudes se concentraient jusqu’à très récemment sur le seul cas grec et la question de la restructuration de la dette, elles viennent de se propager à d’autres pays fragiles de la zone euro, dont l’Espagne.

La quatrième économie de la zone euro a été traversée ce week-end par un mouvement de contestation inédit contre le chômage et la crise économique, alors que se tenaient dimanche des élections locales qui ont vu perdre les socialistes au pouvoir.

Cette défaite politique pourrait relancer les inquiétudes “sur la capacité du gouvernement à poursuivre les réformes permettant de lutter contre un emballement de la dette”, relevaient François Duhen et Benoît Rodriguez, du CM-CIC Securities, alors que “les investisseurs réclament plus d?austérité afin de s?assurer que la dette restera soutenable à long terme”.

Le spectre d’une “crise de la dette espagnole” fait peur aux investisseurs car un sauvetage comparable à celui de la Grèce coûterait probablement plus de 300 milliards d’euros, estime pour sa part Arnaud Poutier d’IG Markets.

Ces événements surviennent au mauvais moment, alors que les agences de notation refont parler d’elles en mettant la pression sur les pays fragiles.

Vendredi, Fitch a dégradé de trois crans la note de la Grèce, puis dans la nuit de vendredi à samedi, ce fut au tour de Standard & Poor’s d’annoncer une possible dégradation de la note de l’Italie dans les mois qui viennent, jugeant les perspectives de croissance faibles et craignant que Rome ne parvienne pas à réduire sa dette publique.

Dans ce contexte, la publication de mauvais indicateurs en zone euro décevants n’a pas mis de baume au coeur des investisseurs lundi matin.

La croissance de l’activité privée a nettement ralenti en mai dans la zone euro, tombant à son plus bas niveau depuis sept mois. En France, la croissance de l’activité a ralenti en mai à un plus bas niveau depuis deux mois.

Du coup, à 11H40 (09H40 GMT), l’euro valait 1,3995 dollar contre 1,4155 dollar vendredi à 21H00 GMT.

Autres sources d’inquiétudes: la croissance de l’activité manufacturière chinoise a ralenti en mai à un plus bas depuis 10 mois, selon l’indice PMI de la banque HSBC et l’éruption d’un volcan islandais fait craindre aux investisseurs une paralysie comme celle causée par l’Eyjafjoell en 2010. Premières touchées, les valeurs des compagnies aériennes ont toutes fortement baissé lundi matin, cédant pour la plupart près de 4%.