L’Etat veut une refonte de la direction de Renault

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ège de Renault à Boulogne-Billancourt (Photo : Eric Piermont)

[23/05/2011 15:42:20] PARIS (AFP) Le gouvernement souhaite que Renault engage une refonte de sa direction lors du remplacement de son numéro deux après le faux scandale d’espionnage qui a secoué le constructeur automobile, a indiqué lundi à l’AFP une source proche du dossier, confirmant une information des Echos.

Patrick Pélata, qui a démissionné de ses fonctions en raison du scandale, pourrait être remplacé par Carlos Tavares, l’actuel patron des activités de Nissan sur les continents américains, qui est soutenu par le patron du groupe Carlos Ghosn et par son conseil d’administration, rapporte le quotidien.

Il a déjà rencontré le cabinet du ministre de l’Industrie, Eric Besson, le 9 mai, et celui de la ministre de l’Economie Christine Lagarde le 20.

M. Tavares s’est effectivement rendu au ministère de l’Industrie, a-t-on appris dans l’entourage du ministre.

Le cabinet de Mme Lagarde s’est refusé à tout commentaire, tout comme Renault.

“Il est important qu’il y ait un changement plus important dans l’organigramme de la direction de Renault”, qui aille au-delà du simple remplacement de M. Pélata, a indiqué une source proche du dossier à l’AFP. “L’objectif est de privilégier la croissance de Renault”, selon cette source.

L’Etat, qui est actionnaire à hauteur de 15,01% de Renault, entend profiter de cette désignation pour obtenir une refonte de l’organigramme et de la gouvernance dans l’objectif de davantage peser sur la stratégie industrielle du groupe et de limiter quelque peu l’autonomie de Carlos Ghosn.

Selon Les Echos, les fonctions de Patrick Pélata pourraient être réparties entre plusieurs personnes et le futur numéro deux pourrait siéger au conseil d’administration et bénéficier du titre de directeur général avec une plus grande autonomie par rapport à M. Ghosn, ce qui en ferait son successeur désigné.

Mais, souligne le journal, M. Ghosn n’envisage pas de mettre avant 2014 quelqu’un en position de lui succéder ni de faire entrer le futur numéro deux au conseil d’administration.

Pour l’heure, le gouvernement attend les propositions de Carlos Ghosn et la désignation du directeur général adjoint pourrait encore attendre une semaine, affirme le quotidien économique.

La décision ne devrait pas tomber avant le mois de juin, ont toutefois indiqué deux sources proches du dossier à l’AFP.