éléphones portables, le 23 mai 2011 dans un bureau de poste à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[23/05/2011 18:40:21] PARIS (AFP) La Poste s’est lancée lundi dans la téléphonie mobile avec une palette d’offres compétitives, dont une labellisée “tarif social”, espérant tirer profit de son réseau de proximité mais en n’ayant prévu aucune création d’emploi dans ses bureaux pour développer sa nouvelle activité.
Avec des cartes prépayées à partir de 5 euros et des forfaits sans engagement dès 10 euros, La Poste propose des tarifs agressifs sur un marché déjà très concurrentiel où petits et grands opérateurs se livrent à une guerre des prix permanente.
“Nous ne nous sommes pas positionnés sur le low-cost, dont nous jugeons la qualité insuffisante”, a souligné Jacques Rapoport, directeur général délégué de l’enseigne, en présentant le nouveau service dans un bureau de poste parisien.
La Poste, issue des PTT (Poste, Télégraphe et Téléphones), “a une histoire dans la téléphonie. Nous revenons à nos racines et nous ne le faisons pas n’importe comment. Notre valeur ajoutée est notre immense réseau de proximité, ainsi que nos valeurs et la confiance que nous inspirons”, a-t-il résumé.
Réalisée grâce à un partenariat avec l’opérateur SFR, qui injecte 98 millions d’euros et apporte son soutien technique, l’offre “La Poste Mobile” est commercialisée à partir de ce jour dans une centaine de bureaux en France, puis s’étendra à deux mille autres d’ici septembre.
éléphones portables dans un bureau de poste à Paris (Photo : Eric Piermont) |
“Nos offres sont sans surprise, notre gamme très large et notre tarification particulièrement compétitive”, a argué Jacques Rapoport.
La Poste Mobile propose un total de sept cartes prépayées, quatre forfaits bloqués, quatre forfaits non bloqués, et quatre forfaits SMS et internet, tous à “prix ronds”.
Dès la mi-juillet sera également proposée une offre sociale basée sur les principes du “tarif mobile” mis en place en avril par le gouvernement: une formule à 10 euros, proposant un minimum de 40 minutes de communications et 40 SMS.
“Un forfait bloqué proposera 45 min et 60 SMS pour 10 euros par mois, sans engagement. En outre, La Poste proposera cette offre sociale sans conditions de ressources”, donc sans exiger que le client soit titulaire du RSA, indique l’entreprise.
Le ministre de l’Economie numérique, Eric Besson, et le secrétaire d’Etat au Commerce, Frédéric Lefebvre, se sont “félicités” lundi soir dans un communiqué de ce tarif social.
Reconnaissant se lancer sur un marché “difficile”, La Poste vise entre 2 et 2,5 millions de clients d’ici cinq ans, soit 3% du marché français.
Outre les deux millions de personnes qui entrent chaque jour dans un bureau de poste et qu’elle souhaite séduire, l’entreprise récupère déjà un vivier de 260.000 clients de l’opérateur Debitel, absorbé par sa coentreprise avec SFR, et qui basculent dès lundi sur les services de La Poste.
La Poste va également piocher parmi ses propres salariés, en proposant aux postiers des tarifs préférentiels dont ils pourront faire bénéficier trois de leurs proches.
Pour réaliser son objectif de vendre les trois quarts de ses produits mobiles dans les bureaux de poste, La Poste n’embauchera cependant pas de personnel dédié à cette nouvelle activité mais a formé du personnel déjà en poste dans ces bureaux.
“D’ici la fin de l’année, jusqu?à 3.000 guichetiers seront détournés de leurs fonctions pour vendre des forfaits et des mobiles. Ce seront autant de positions de travail de moins pour accueillir les usagers”, a dénoncé le syndicat SUD-PTT.
Pour la CGT, “indéniablement, cette nouvelle activité va encore entraîner une dégradation des conditions de travail et du service public”, le premier syndicat à La Poste prédisant “un allongement supplémentaire” des files d’attente aux guichets.