Draghi : les succès de l’union monétaire ont dépassé les attentes

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à Bruxelles le 2 mai 2011 (Photo : Georges Gobet)

[25/05/2011 15:54:30] BERLIN (AFP) Le succès de l’union monétaire en Europe “a surpassé nos attentes les plus optimistes”, a estimé mercredi l’Italien Mario Draghi, futur président de la Banque centrale européenne (BCE), et ce malgré les turbulences qui secouent actuellement la zone euro.

“Le succès de l’union monétaire a dépassé nos attentes les plus optimistes”, a déclaré M. Draghi à Berlin, devant un parterre d’entrepreneurs proches du parti conservateur (Union chrétienne-démocrate, CDU) de la chancelière Angela Merkel. “Aucun des événements récents ne pourra jeter d’ombre sur ces réalisations”, a-t-il ajouté, faisant allusion à la crise de la dette dans la zone euro.

Toutefois, “pendant longtemps la monnaie unique a masqué la diversité des situations de départ et des conditions économiques dans les pays membres”, a-t-il reconnu.

Pour lever ces déséquilibres qui plombent la zone euro, “la responsabilité incombe aux pays”, a plaidé M. Draghi, actuellement gouverneur de la Banque d’Italie. “Soit les gouvernements réagissent et se réforment, ou alors il n’y a rien à faire”, a-t-il asséné.

Le chef économiste de la BCE, Jürgen Stark, a abondé dans son sens au cours de la même réunion.

“Les politiques ont le devoir (…) de réaliser des réformes structurelles, pour permettre une croissance efficace des économies nationales. Ces réformes nécessaires ne peuvent pas être retardées avec une politique budgétaire et monétaire expansive”, a-t-il déclaré avant de laisser entendre que la BCE en avait assez fait.

Si l’octroi d’aides financières aux pays en difficultés ne saurait se passer de l’apport de la BCE, à même de mettre à leur disposition les liquidités nécessaires, l’institution monétaire européenne ne peut toutefois pas s’engager “à fournir des liquidités toujours et partout” où cela est nécessaire, a-t-il dit, estimant que “cela créerait une +incitation au laxisme+ et saperait l’autorité de la banque centrale”.

“La crédibilité et l’indépendance de la banque centrale seraient entamées et une politique monétaire efficace et orientée vers la stabilité ne serait plus possible”, a-t-il encore dit.

M. Draghi a pour sa part ajouté qu’en termes de réformes, “l’Allemagne avait montré le chemin”, dans ce premier discours prononcé en Allemagne depuis que les ministres européens des Finances se sont mis d’accord la semaine dernière pour le désigner comme successeur du Français Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE à l’automne.

Mme Merkel, qui aurait préféré pouvoir soutenir un candidat allemand, s’était résolue à contrecoeur à appuyer M. Draghi. Son pays d’origine, l’Italie, dont la dette atteint près de 120% de son PIB, jouait à ses yeux en sa défaveur.