à d, les dirigeants au sommet du G8 à Deauville, le 26 mai 2011: Jose Manuel Barroso, Nicolas Sarkozy, Barack Obama et Naoto Kan (Photo : Philippe Wojazer) |
[26/05/2011 15:06:15] DEAUVILLE (France) (AFP) Les membres du G8, dont les ressources en énergie reposent notamment sur l’atome, ont témoigné jeudi au cours d’un sommet à Deauville (France) de leur solidarité au Japon qui a annoncé l’organisation fin 2012 d’un sommet pour renforcer la sûreté nucléaire.
“Le Japon voudrait organiser un sommet international sur la sûreté nucléaire en coopération avec l’AIEA à la fin de l’année prochaine au Japon”, a déclaré le Premier ministre japonais Naoto Kan à ses homologues américain, russe, français, britannique, allemand, italien et canadien, cité par un haut responsable.
Il a dressé un état des lieux après la catastrophe de la centrale de Fukushima. Le séisme et le tsunami géant du 11 mars ont fait quelque 25.000 morts et disparus dans le Nord-Est du Japon.
Selon un projet de déclaration obtenu par l’AFP et qui devait être adopté par le G8, les dirigeants des pays les plus industrialisés vont assurer être “pleinement confiants” dans la capacité japonaise à surmonter la catastrophe. Ils réaffirment être prêts à l’aider si nécessaire et expriment “leur sympathie sincère aux victimes et leur solidarité avec le peuple et le gouvernement japonais”.
“Nous sommes pleinement confiants dans la capacité des autorités japonaises à répondre au défi (de Fukushima) et à mettre rapidement en place les conditions d’une reprise économique, et nous restons prêts à les aider si nécessaire”, indique le texte qui se prononce de nouveau pour l’établissement de normes plus strictes en matière de sûreté nucléaire.
Dans leur déclaration, les dirigeants du G8 ne détaillent cependant aucune mesure précise.
“Nous sommes déterminés à tirer toutes les leçons nécessaires de cette calamité” de Fukushima, “incluant la nécessité de promouvoir les plus hauts niveaux de sûreté nucléaire dans le monde”, indique le texte.
Ce renforcement de la sûreté est l’un des chevaux de bataille de la Russie.
Selon une source russe, le président russe Dmitri Medvedev devait proposer à ses partenaires du G8 d’adopter une nouvelle convention sur la sécurité nucléaire, afin de tirer les leçons de la catastrophe de Fukushima. En avril, il avait appelé à réfléchir à des mesures visant à empêcher, en cas de nouvel incident, la survenue “de conséquences catastrophiques au niveau mondial”.
A Paris, le Premier ministre français François Fillon a indiqué que la France proposerait au G8 la création d’une “force d’intervention rapide” des grands pays industrialisés qui puisse répondre à des accidents nucléaires comme celui de Fukushima.
Les Etats-Unis, très présents dans l’aide apportée au Japon après la catastrophe, ont récemment réitéré de leur côté leur “soutien résolu” aux Japonais pour les aider à se relever de la catastrophe.
Lors du sommet du G8, l’Allemagne devait à nouveau plaider l’abandon à terme de l’énergie nucléaire. Samedi, la chancelière allemande Angela Merkel avait estimé que 2022 était “une bonne période” pour une sortie du nucléaire. Le gouvernement allemand doit définir sa stratégie sur l’atome d’ici au début juin.
Mercredi, l’organisation écologiste Greenpeace avait vanté la politique allemande de sortie du nucléaire “qui profite à la protection du climat comme à l’économie allemande”.
Jeudi, en marge du G8, l’organisation WWF (Fonds mondial pour la nature) a vivement dénoncé pour sa part “la France pompier pyromane du nucléaire” qui, selon elle, cherche avant tout à “défendre les intérêts économiques de son industrie électro-nucléaire”.