La raffinerie de Berre le 22 janvier 2007 (Photo : Michel Gangné) |
[31/05/2011 10:04:44] PARIS (AFP) La raffinerie de Berre (Bouches-du-Rhône), d’une capacité de traitement de 105.000 barils de pétrole par jour, a été mise en vente par la compagnie pétrochimique américaine LyondellBasell, a annoncé celle-ci dans un communiqué mardi.
“Une possible cession de la raffinerie pourrait nous aider à nous concentrer à Berre sur nos activités pétrochimiques, qui sont notre coeur de métier”, explique Jean Gadbois, directeur du site de Berre, cité dans le communiqué.
Et d’ajouter: “nous allons préparer très rapidement un mémorandum pour cette offre de vente à l?attention des acquéreurs potentiels”.
Le groupe a mandaté une banque d’affaires pour l’assister dans le processus de mise en vente de ce site qui emploie 1.250 salariés.
Pour la multinationale américaine, qui avait racheté la raffinerie en 2008, les résultats de Berre “se sont révélés inférieurs aux projections économiques faites à l’époque de l’acquisition”. Le complexe de Berre comprend un vapocraqueur ainsi que des unités de production de polypropylène et polyéthylène, deux grandes matières plastiques.
Les unités de production d’oléfines et de polyoléfines de Berre ne sont pas concernées par ce processus de recherche d’acquéreur potentiel, précise LyondellBasell.
Lyondellbasell est une multinationale qui opère dans le plastique, la chimie et le raffinage. Ses produits, fabriqués sur 58 sites répartis dans dix-huit pays, sont destinés aux secteurs des emballages, de l’électronique, des pièces détachées pour l’industrie automobile ou encore des biocarburants.
A Berre, une porte-parole de la direction a précisé à l’AFP que “l’ampleur des pertes générées par la raffinerie n’était plus soutenable”, précisant qu’il n’y avait “pas de délai prédéfini” concernant le temps imparti à ce projet de mise en vente. “Pour le moment, on est un peu sous le choc”, a affirmé à l’AFP Rémi Patron, délégué CFE-CGC qui sortait tout juste du Comité d’entreprise au cours duquel la nouvelle a été annoncée.
“Depuis six mois, on avait tiré la sonnette d’alarme”, a souligné son homologue de la CGT et secrétaire du CE, Fabien Astier, évoquant “un coup de massue”.
En mars, les syndicats s’étaient inquiétés de ne pas voir programmer l’arrêt pour inspection de la raffinerie, imposé tous les six ans par la législation française pour ce type d’installations. Ils y avaient vu un signe d’incertitude quant à l’avenir du site qui, selon la CGT, emploie 1.250 personnes (350 pour la seule raffinerie).
“Pour nous, la raffinerie est viable, intégrée à la totalité du site”, a-t-il expliqué alors que la direction de groupe prévoit de ne mettre en vente que la raffinerie et de garder “les unités de production d’oléfines et de polyoléfines”. “On va informer les salariés et certainement mettre en place une assemblée générale”, a-t-il ajouté.