çois Baroin le 13 avril 2011à Paris (Photo : Eric Feferberg) |
[31/05/2011 13:11:27] PARIS (AFP) Les fonctionnaires se sont mobilisés mardi pour leurs salaires, réclamant une revalorisation du point d’indice qui sert de base à leur calcul, mais se sont heurtés à une fin de non recevoir du gouvernement.
Les huit syndicats de fonctionnaires (CGT, CFDT, FO, FSU, Unsa, Solidaires, CFTC et CGC) avaient lancé un appel aux 5,2 millions d’agents des trois fonctions publiques (Etat, territoriale et hospitalière) à se “mobiliser fortement” pour dénoncer la “politique d’austérité salariale” du gouvernement, après l’annonce mi-avril du gel du point d’indice pour la deuxième année consécutive en 2012.
La CGT, premier syndicat de fonctionnaires, a recensé près de 150 manifestations et rassemblements en France. A la mi-journée, le gouvernement avait comptabilisé environ 5% de fonctionnaires grévistes.
Le ministre du Budget et de la Fonction publique François Baroin, qui a repris les attributions du secrétaire d’Etat Georges Tron après sa démission suite à des accusations de harcèlement sexuel, a fait savoir dès mardi matin qu’il n’y aurait “pas de réouverture des négociations” sur le point d’indice.
“Nous poursuivrons la discussion, mais pas sur le point d’indice”, a-t-il indiqué.
Peu avant de rencontrer avec les représentants des sept autres organisations syndicales le directeur de cabinet adjoint de M. Baroin, Brigitte Jumel (CFDT) a assuré à l’AFP avoir “déjà vu des positions très raides, comme ça, qui pouvaient se renverser”.
Elle a affirmé que ce n’était “pas au personnel de régler les problèmes budgétaires” de l’Etat et réclamé “une reconnaissance par le pouvoir d’achat de la qualité du travail des fonctionnaires”.
“Il faut que ce gouvernement comprenne la colère des fonctionnaires”, a déclaré de son côté Jean-Michel Nathanson (Solidaires) à l’AFP.
Mais après la rencontre, Jean-Marc Canon (CGT) a indiqué au nom de toutes les organisations que le gouvernement avait opposé une “fin de non recevoir catégorique” aux revendications des syndicats.
“Le gouvernement ne veut rien entendre et il y a donc là un casus belli”, a-t-il ajouté, annonçant que les syndicats allaient “se revoir très rapidement” pour “développer ensemble la riposte”.
Le gouvernement fait valoir que le point d’indice n’est qu’un des éléments de l’évolution de la rémunération des fonctionnaires, également liée à des mesures individuelles et catégorielles, et évalue la hausse de leur pouvoir d’achat à 10% depuis 2007.
Mais les syndicats n’ont pas la même méthodologie et, en excluant les mesures individuelles, dénoncent une perte de pouvoir d’achat d’environ 10% en dix ans par rapport à l’inflation.
Ils jugent l’augmentation du point cruciale, car il est le seul élément de la rémunération qui touche tous les agents.
A Paris, plusieurs centaines de fonctionnaires (5 à 600, selon les participants), se sont rassemblés à proximité du ministère à Bercy, dans une ambiance bon enfant, certains déplorant que “tout augmente, sauf les salaires”.
A Toulouse, 1.500 à 1.800 manifestants selon les organisateurs – 500 selon la police – ont défilé sous une pluie battante entre la place du Capitole et la préfecture, le cortège mêlant secteur public et privé.
A Strasbourg, environ 750 fonctionnaires selon la police, un millier selon les syndicats, ont défilé mardi matin.
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, présent dans le cortège strasbourgeois a réclamé “5% d’augmentation tout de suite, pour 2011 et 2012, ainsi qu’un rattrapage progressif des pertes de pouvoir d’achat de ces dernières années”.
D’autres manifestations ou rassemblementS étaient prévus dans plusieurs grandes villes, dont Marseille, Dijon, Ajaccio, Nîmes, Montpellier, Tours, Poitiers, Toulon ou encore à Lyon.