és au gouvernement travaillent sur leurs ordinateurs portables, place Tahrir au Caire, le 10 février 2011 (Photo : Patrick Baz) |
[31/05/2011 16:15:32] LE CAIRE (AFP) Deux journalistes et un blogueur égyptiens ont été interrogés mardi pendant près de trois heures par la justice militaire pour avoir critiqué l’armée, ont indiqué deux d’entre eux.
Rim Magued et Nabil Charafeddine, les deux journalistes, et Hossam al-Hamalawy, un blogueur et militant des droits de l’Homme, ont été entendus par Adel Morsi, le président de l’Autorité de la justice militaire.
Rim Magued a affirmé à la presse en sortant qu’il ne s’agissait pas d’une enquête mais que l’armée avait souhaité leur parler pour “clarifier” certaines de leurs déclarations.
“Ils nous ont dit que nous étions là pour des clarifications”, a dit à l’AFP au téléphone M. al-Hamalawy, d’après qui “la pression médiatique et la solidarité” de nombreux internautes ont contribué à ce que l’affaire n’aille pas plus loin.
Aussitôt l’annonce de leur convocation annoncée lundi, une page Facebook a été créée pour appeler à un rassemblement devant le Parquet militaire pendant leur interrogatoire.
Une centaine de personnes ont manifesté mardi pour la liberté d’expression et contre les procès de civils devant des tribunaux militaires.
“Ils nous ont aussi demandé de fournir à la justice militaire toutes les informations dont nous disposerions sur des violations commises par la police militaire”, a ajouté M. al-Hamalawy.
Hossam al-Hamalawy a accusé jeudi, pendant l’émission populaire que présente Rim Magued sur la chaîne privée ON-TV, la police militaire de violations des droits de l’Homme, citant nommément le chef de cette police et assurant disposer de preuves pour appuyer ses propos.
M. Charafeddine a été entendu pour des commentaires sur le Conseil suprême des forces armées sur la même chaîne vendredi.
L’armée a été portée aux nues pendant le soulèvement populaire contre le régime de Hosni Moubarak pour ne pas avoir tiré sur les manifestants. Mais accusée d’arrestations arbitraires et de torture par des ONG, elle a depuis perdu de son lustre.
De nombreux militants pro-démocratie, en particulier ceux actifs sur internet, expriment en outre leur frustration face à la lenteur de la démocratisation promise pendant la transition gérée par l’armée.