écurité à à Aix-la-Chapelle le 2 juin 2011 (Photo : Oliver Berg) |
[02/06/2011 13:51:12] FRANCFORT, Allemagne (AFP) Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, qui recevait jeudi le prix Charlemagne à Aix-la-Chapelle a suggéré la création d’un ministère des Finances de la zone euro pour poursuivre le processus d’intégration économique.
“Il y aura bien évidemment un marché unique, une monnaie unique et une banque centrale unique”, a déclaré M. Trichet évoquant l’avenir à long terme de la zone euro, avant de s’interroger: “Serait-ce une idée trop hardie que d?envisager, sur le plan économique, un ministère des Finances de l?Union ?”
“Celui-ci ne gérerait pas nécessairement un important budget fédéral mais exercerait directement des responsabilités dans au moins trois domaines”, a déclaré M. Trichet selon le discours publié sur le site internet de la BCE.
A savoir dans le détail “la surveillance des politiques budgétaires et des politiques en matière de compétitivité (…); toutes les responsabilités assumées généralement par les gouvernements en ce qui concerne le secteur financier intégré de l?Union; et la représentation de la confédération de l?Union au sein des institutions financières internationales”.
A plus court terme, M. Trichet estime que le Conseil européen, après avis de la Commission et de la BCE, devrait avoir son mot à dire sur les politiques suivies par les Etats dont les finances dérapent, car cela a des implications sur tous leurs partenaires.
“Les autorités européennes, à savoir le Conseil, sur la base d?une proposition de la Commission et en liaison avec la BCE, pourraient, et devraient, le cas échéant, prendre elles-mêmes les décisions qui s?appliquent au niveau de l?économie concernée”, a-t-il dit.
“Je pourrais imaginer que les autorités européennes aient le droit d?opposer leur veto à certaines décisions de politique économique nationale”. Cette compétence pourrait en particulier concerner les principaux postes de dépenses budgétaires et les facteurs déterminants pour la compétitivité du pays”, a-t-il poursuivi.
Le prix a été décerné “à ce serviteur européen de l’Etat” pour avoir vivement contribué “en ces temps difficiles à la cohésion de l’union monétaire, à la stabilité de l’euro et au maintien de la compétitivité de Europe”.
Il honore chaque année depuis 1950 des personnalités ayant contribué à faire avancer la cause européenne.
Parmi les lauréats précédents du Prix Charlemagne figurent Angela Merkel (2008), Bill Clinton (2000), Jacques Delors (1992) et François Mitterrand/Helmut Kohl (1988).
L’an dernier, c’est le Premier ministre polonais Donald Tusk qui s’était vu décerner ce prix.