ège du site internet américain Groupon, à Chicago (Photo : Scott Olson) |
[02/06/2011 20:57:26] RANCHO PALOS VERDES (Etats-Unis) (AFP) Le site internet américain Groupon, spécialiste des bons de réduction sur les services et commerces locaux, a déposé jeudi un dossier d’entrée en Bourse en indiquant qu’il entendait lever 750 millions de dollars.
Le groupe internet lancé en novembre 2008 à Chicago n’a pas indiqué à quelle date il prévoyait de lancer l’opération, dont son patron et fondateur Andrew Mason avait laissé entendre mercredi qu’elle représentait une évolution naturelle.
Il n’a pas non plus précisé sur quel marché les actions seraient cotées, ni quelle serait la part d’actions vendues par des actionnaires actuels, dont le produit ne reviendra pas à la société elle-même.
Des informations de presse ces dernières semaines ont estimé que l’opération pourrait valoriser Groupon au-delà de 15 milliards de dollars.
Dans une lettre adressée aux “actionnaires potentiels” et publié jeudi par les autorités boursières, M. Mason a souligné: “même si nous nous réjouissons de devenir une société cotée, nous avons l’intention de continuer à fonctionner selon les principes à long terme qui nous ont amenés où nous en sommes”, notamment une stratégie “résolue” pour investir dans la croissance et l’originalité.
M. Mason a souligné qu’en trente mois seulement sa société, via ses plus de 7.000 employés, avait “offert plus de mille bonnes affaires quotidiennes à 83 millions d’abonnés dans 43 pays et vendu plus de 70 millions de ‘groupons'”, les bons de réduction groupés que le site propose.
La société, qui a enregistré un chiffre d’affaires de 713,36 millions de dollars en 2010, reste en phase de croissance exponentielle puisque le chiffre d’affaires du seul premier trimestre a déjà atteint 644,73 millions de dollars.
En revanche, une politique d’acquisitions massives et de fortes dépenses d’exploitation se sont traduites par une perte nette, part du groupe, de 456,32 millions de dollars en 2010 et de 146,48 millions pour le seul premier trimestre 2011.
Mercredi, M. Mason, participant à une conférence sur les hautes technologies à Rancho Palos Verdes (Californie, ouest des Etats-Unis), avait éludé avec humour des questions sur l’entrée en Bourse, se contentant de fixer d’un air faussement furieux son interlocutrice.
Il n’avait cependant pas fait mystère de ses intentions. “Je dirige une entreprise, l’entreprise a des actionnaires”, avait-il dit, “l’entrée en Bourse est une façon pour eux d’obtenir de l’argent”.
“Je ne vois aucun inconvénient à prendre une décision comme cela”, avait-il ajouté, ne semblant pas s’inquiéter de la pression que pourrait entraîner le statut de société cotée tenue à la transparence et aux performances.
L’entrée en Bourse de Groupon, l’une des plus rapides réussites de l'”internet social”, devrait être l’une des plus grosses opérations de ce type cette année.
Groupon permet à des petits commerces, des restaurants ou des salons de beauté par exemple, de proposer des services à prix très réduits, pour autant qu’un nombre minimum d’internautes se montrent intéressés. Il a aussi conclu des accords avec des groupes plus établis comme LiveNation et Expedia pour se développer dans les billets de spectacle et le tourisme.
L’an dernier, il avait repoussé une offre d’achat présentée par Google, que la presse avait située à 6 milliards de dollars
Il y a deux semaines, le réseau social LinkedIn, valorisé à 4,25 milliards de dollars à la veille de sa première cotation publique, avait fait une entrée en Bourse triomphale.