Un sit-in pour plaider la bonne cause. L’action a fait tilt auprès du Conseil d’administration. Le message était clair: faire prévaloir les intérêts de la Banque sur les ambitions personnelles. Bien vu!
La Banque de l’Habitat a vécu une journée particulière, le mercredi 2 juin 2011. Des membres du personnel ont organisé un sit-in. Leur action visait à dissuader les administrateurs de la Banque, réunis à l’occasion d’un Conseil périodique, de nommer un 2ème directeur général. Cette nouvelle nomination aurait, selon les organisateurs du sit-in, ébranlé le climat social au sein de la banque, car ils considèrent qu’elle est porteuse de risque pour l’avenir de la BH. Au moment où la rentabilité de la Banque connaît une baisse, dit-on, la question prend un certain relief. Le Conseil, réceptif à l’importance de ses choix stratégiques, a préféré, l’on ne sait trop, surseoir ou renoncer, car au moment où nous diffusons la news, aucun communiqué n’a été publié. Le sit-in a eu pour effet de porter la question sur la place publique et l’appel des organisateurs est perçu comme un SOS.
Doyenne de l’Afrique pour le financement de l’Habitat, la BH a été première de la classe à l’échelle du Continent en 2008, selon le classement d’un Jury issu du FMI. Pionnière et leader avec une expertise strictement nationale. Récompensée pour sa suprématie professionnelle. Ce vaisseau amiral risquerait, toujours selon les organisateurs du sit-in, de se trouver déporté de sa voie par la nomination de la postulante davantage tentée par des choix de financement qui l’égareraient loin de son cœur de métier, s’égosillent les organisateurs de la manif. Il est vrai qu’avec des fondamentaux solides et une qualité de risque, qui la placent en pole position des banques de la Région Afrique du Nord, selon le rating de Standing and Poor’s, le poste de DG de la BH est un poste de pouvoir. Et il peut réveiller des convoitises. Les organisateurs voudraient qu’il demeure au service du «bon peuple», et empêcher qu’il devienne un instrument de puissance au service des intérêts «particuliers».
Les organisateurs du sit-in considèrent que la postulante y voit davantage un moyen d’assouvir des ambitions personnelles qu’un instrument pour faire prospérer la Banque.
Tous ces éléments sont revenus à la surface et le puzzle devient inquiétant, soulignent-ils. Alors au moment où la Banque connaît un ralentissement, les administrateurs ont été à l’écoute des sirènes alarmistes du message adressé par le sit-in. Ils doivent se revoir le 7 juin, et un comité de suivi pour protéger le sit-in a été mis sur pied. Les organisateurs espèrent que la tutelle intervienne.
Waite and see.