Pendant des décennies, il fallait invariablement compter avec un ”équilibre”
entre proches du pouvoir et ”Mgawwchine” au sein du Bureau exécutif du
Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) ! Des batailles rangées,
parfois sous la cendre, parfois éclatant au grand jour. Des spoliations, des
usurpations. Un goût amer. La contrainte par la force des choses. Il y a ceux
qui basculent et il y a ceux qui tiennent bon et en payent le prix. Et, entre
les deux, le commun des journalistes s’efforçant de faire leur métier tant bien
que mal.
Tout cela semble faire désormais partie du passé après le 14 janvier car la
Révolution a tout remis à zéro. Cela ne veut pas dire, pour autant, que c’est
gagné mais plutôt que tout est à refaire ; à commencer par l’usage que font et
feront les journalistes de la liberté d’informer.
Le débat général du Congrès du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT),
qui vient de se dérouler à Tunis, l’a clairement montré alors que plus de 450
journalistes se sont échauffés autour de la nécessité d’une information à la
fois libre et responsable dans le nouveau contexte politique, le respect de la
déontologie, la réforme du rôle des médias publics, les difficultés au sein des
entreprises de presse, sur le terrain et dans les régions, la solidarité entre
journalistes…
Devant les invités de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et de
l’Union des journalistes arabes (UJA), le sujet principal sujet contextuel était
la liberté de la presse comme principale garantie de la transition démocratique.
Et tel est le cadeau de la Révolution aux journalistes : LA LIBERTE DE PARLER DE
LA LIBERTE DE LA PRESSE !
Voilà l’une des choses les plus capitales qui vont changer pour les
journalistes. Au cours de plus d’un demi siècle, la seule digue était le
professionnalisme ; maintenant seuls les cieux sont la limite. Mais qu’en
ferons-nous ?