La France doit faire plus d’efforts pour réduire son déficit, selon Bruxelles

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éen aux affaires économiques; Olli Rehn, le 13 mai 2011 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[07/06/2011 14:17:24] BRUXELLES (AFP) La France doit redoubler d’efforts pour réduire ses déficits et sa dette, en spécifiant les mesures prévues pour y parvenir, au risque de ne pas tenir son engagement à revenir dans les limites de l’UE en 2013, a mis en garde mardi la Commission européenne.

“La France devrait renforcer ses efforts budgétaires” afin d’atteindre les objectifs de réduction fixés pour la période 2011-2013 “et mettre en oeuvre de manière rigoureuse la correction de son déficit excessif d’ici à 2013”, a déclaré le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn, au cours d’une conférence de presse.

“La France devrait aussi spécifier les mesures concrètes de consolidation budgétaire nécessaires, et utiliser intégralement tout revenu imprévu pour accélérer la réduction de son déficit et de sa dette publique”, a-t-il poursuivi.

M. Rehn s’exprimait à l’occasion de la présentation par la Commission de recommandations spécifiques pour chaque pays de l’UE, dont la version finale devra être entérinée par les gouvernements européens.

C’est la première fois que la Commission se livre à cet exercice qui aura désormais lieu tous les ans et qui s’inscrit dans le cadre du dispositif mis en place à la suite de la crise pour tenter de rendre plus convergentes les politiques économiques nationales.

D’après les dernières estimations fournies par l’Institut français des statistiques (Insee), le déficit français s’est établi en 2010 à 7,1% du Produit intérieur brut et la dette à 82,3% du PIB.

La France compte ramener en 2013 son déficit à 3% du PIB, la limite tolérée par le Pacte de stabilité européen, selon le programme qu’elle a communiqué à Bruxelles.

Mais “en l’absence de mesures supplémentaires, on ne peut pas garantir que le déficit excessif sera corrigé d’ici à 2013”, avertit le projet de recommandation.

Parmi les “risques” existants, le document évoque “la possibilité d’un scénario macroéconomique qui pourrait s’avérer moins favorable (que prévu), un manque de spécification des mesures, et le fait que les objectifs n’ont souvent pas été atteints dans le passé”.

Le programme français est en effet fondé sur un scénario macroéconomique “trop favorable”, notamment des prévisions de croissance “légèrement plus élevées que dans les projections les plus récentes des services de la Commission pour 2011 et 2012” et “bien au-dessus du potentiel de croissance des dernières années”.

Le gouvernement français table sur une croissance de 2% cette année et de 2,25% en 2012, quand Bruxelles pronostique seulement 1,8% et 2%.

L’OCDE, qui table sur une croissance de respectivement 2,2% et 2,1%, a également estimé récemment que si la trajectoire d’assainissement budgétaire du gouvernement était “appropriée”, de plus amples efforts seraient nécessaires, pour réduire les dépenses et augmenter les recettes fiscales.

La recommandation européenne souligne par ailleurs la réforme du système de retraite adopté par la France pour tenter d’améliorer ses finances publiques sur le long terme, et qui relève notamment l’âge légal de départ de 60 à 62 ans.

“Le système de retraites devrait être à l’équilibre d’ici à 2020. Un déficit apparaîtra probablement ensuite à moins que de nouvelles mesures soient prises”, souligne toutefois le document.