éou, le 3 juin 2011 à Luxembourg (Photo : Georges Gobet) |
[07/06/2011 14:55:22] ATHENES (AFP) La Grèce se trouve à une étape “cruciale” à quelques semaines d’un sommet de l’UE consacré à la crise que traverse le pays où la tension sociale ne cesse de monter et dont le Premier ministre n’exclut pas un référendum sur les réformes prévues par le gouvernement.
Après avoir consenti la semaine dernière avec les créanciers du pays –zone euro et FMI– à un durcissement de la rigueur en échange de la poursuite de l’aide financière au pays, le gouvernement doit convaincre les députés de son propre parti, Pasok (socialiste) de voter le nouveau paquet d’économies budgétaires.
Une réunion mardi de la commission parlementaire du Pasok sur ce sujet sera suivie par une réunion du conseil des ministres, présidée par le Premier ministre Georges Papandréou, au cours de laquelle ces mesures doivent être approuvées. Signe de la tension ambiante, ce conseil des ministres initialement annoncé pour lundi a été repoussé à mercredi au cours du week-end, puis à jeudi.
Chiffrées à 6,4 milliards d’euros en 2011 et à 22 milliards d’euros sur la période 2012-2015, ces économies qui comportent hausses d’impôts et coupes dans la fonction publique doivent être adoptées ensuite par le Parlement pour permettre le versement début juillet de la cinquième tranche de 12 milliards d’euros à la Grèce, prévu dans le cadre du prêt sur trois ans de 110 milliards d’euros accordé au pays en 2010 par la zone euro et le FMI.
M. Papandréou a appelé lundi soir lors d’une réunion informelle de son cabinet, à “un large consensus” lors du prochain vote au Parlement de ces nouvelles mesures.
ésentant du FMIen Grèce, le 7 juin 2011 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki) |
Mais le projet fait face à la réserve affichée d’une partie des députés socialistes, dont 16 ont demandé par écrit la semaine dernière des explications sur les nouvelles mesures, alors que le Pasok ne dispose que d’une majorité de six sièges au Parlement.
“Les jours et les semaines qui suivent sont cruciaux”, a prévenu M. Papandréou.
Evoquant également les manifestations massives devant le Parlement à Athènes, où les “Indignés”, campent depuis deux semaines, M. Papandréou n’a pas exclu la tenue d’un référendum sur les “grands changements” envisagés.
Le porte-parole du gouvernement, Georges Pétalotis, a semblé ensuite revenir sur ces propos en précisant mardi qu’un référendum n’était pas envisagé sur le plan 2012-2015.
Selon la procédure parlementaire, le vote sur le projet doit avoir lieu dans les trois semaines suivant son dépôt au Parlement, prévu a priori à la fin de la semaine.
Entretemps, le sommet européen prévu les 23 et 24 juin à Bruxelles, précédé d’une réunion des ministres des Finances le 20, doit de nouveau se pencher sur la crise grecque et les discussions porteront surtout sur une éventuelle aide complémentaire accordée au pays.
Mardi la presse allemande faisait état de “résistances” au sein de la zone euro sur le versement de nouvelles aides à la Grèce, et le quotidien Handeslsblatt estimait que toute décision sur un deuxième plan d’aide à la Grèce ne pourrait pas intervenir avant l’automne.
Face aux divergences réapparues au sein de l’Europe sur le dossier grec, le FMI a de nouveau mis en garde mardi l’UE, souhaitant une cohésion des pays membres sur la poursuite de l’aide à la Grèce.
“Les partenaires de la Grèce dans la zone euro (…) doivent parler d’une seule voie, et ne doivent laisser aucun doute sur la poursuite de leur soutien politique et économique au pays”, a relevé Bob Traa, le responsable de la délégation du FMI en Grèce lors d’un colloque financier à Athènes.
Soulignant que l’étape actuelle est “cruciale” pour la Grèce, M. Traa a dit que le FMI ne décidera le versement de sa part des 12 milliards d’euros à la Grèce qu’après le sommet de l’UE où des décisions “difficiles” sur la Grèce doivent être prises.