Parce que le marché de l’immobilier est en berne, c’est sur les Tunisiens Résidents à l’Etranger –et en France en particulier-, donc sur le Salon de l’Immobilier Tunisien à Paris, que les promoteurs reportent leurs espoirs de sauver une année mal engagée.
Depuis le 23 mai 2011, les automobilistes circulant dans les deux sens sur le périphérique de la Porte de Champerret à Paris ne peuvent l’éviter du regard : un panneau publicitaire de 3 m sur 6 m annonçant la tenue, du 10 au 13 juin 2011, de la quatrième édition du Salon de l’Immobilier Tunisien à Paris (SITAP). C’est pour la troisième année consécutive que ce quartier de l’Est de Paris accueille cette manifestation à laquelle les Tunisiens de France –mais également les Français- en général et ceux de la capitale française en particulier commencent à s’habituer. Mais l’organisateur de ce salon, qui se confirme comme la vitrine des promoteurs immobiliers tunisiens à l’étranger, à ce moyen de communication. ORSAF (Organisation Foires et Salons) a en effet déployé sa batterie de moyens habituels (radio, affichage, etc.) et a profité du Village du Jasmin organisé récemment à Paris –et qui d’après son organisateur a attiré 100 000 visiteurs- pour y distribuer 7000 invitations.
La quatrième édition du SITAP accueillera plus d’exposants que celle de 2010 –une bonne centaine. Toutefois, cette population sera différente de celle de l’année écoulée. «Près des deux tiers des exposants participent pour la première fois, car une bonne partie de ceux de 2010 ont liquidé leur stock de logements, n’ont pas lancé de nouveaux projets et n’ont donc rien à exposer », explique M.Kamel Landoulsi, initiateur de cette manifestation. Ces nouveaux arrivants présenteront essentiellement des appartements de standing et Il n’y aura pas beaucoup de lotissements –quatre ou cinq seulement- ni de logements économiques, précise notre interlocuteur.
Comme lors des précédentes éditions, l’organisateur espère pouvoir attirer 40 000 visiteurs. Et il pense pouvoir atteindre d’autant plus facilement cet objectif que le salon va se dérouler cette année sur quatre jours, au lieu de trois lors des trois premières éditions. «Si on fait plus, c’est tant mieux. Mais le plus important pour nous ce n’est pas d’attirer plus de visiteurs, mais que les promoteurs vendent plus », ajoute M.Landoulsi.
Pour ce faire, le fondateur du SITAP –promoteur immobilier lui-même- conseille à ses confrères «de faire un geste en direction des acheteurs » lors de cette édition. Car «pour vendre et faire du chiffre d’affaires, il faut offrir aux acheteurs un « plus ». A défaut, «le stock de logements invendus –notamment dans le haut de gamme- déjà grand depuis l’année dernière risque de devenir plus important ». D’autant que la construction de nouveaux logements se poursuit malgré un net ralentissement.
Comme d’habitude, Kamel Landoulsi sera également exposant au SITAP avec un projet –dans l’économique- qu’il vient d’entamer et dont les 42 logements seront prêts fin 2010. Et a décidé de s’appliquer le conseil qu’il a donné à ses pairs en accordant des facilités de paiement aux éventuels acheteurs. Ainsi pour un logement valant de 48000 à 78000 dinars, ceux-ci n’auront à acquitter que de 2000 à 3600 dinars –au lieu de 30%- à titre d’avance. Ceci en plus du fait d’avoir «tenu compte de la conjoncture difficile » dans la fixation de ses prix que cet entrepreneur estime «bien étudiés ». Pour l’instant, «le plus important pour mes entreprises c’est qu’elle se maintienne. Et je pourrais récupérer la marge quand les choses iront mieux », explique le patron d’ORSAF.
Mais les autres promoteurs ne sont pas obligés de le copier, estime notre interlocuteur. Eux pourraient «faire une remise, offrir un meuble, etc. »
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