ésident de la Banque mondiale, Robert Zoellick, le 1er juin 2011 à Sao Paulo, au Brésil (Photo : Nelson Almeida) |
[08/06/2011 05:11:33] WASHINGTON (AFP) La crise s’efface dans le monde émergent, a estimé mardi la Banque mondiale, détaillant les défis qui se posent désormais aux pays en développement: poursuite d’une croissance stable et maîtrise de l’inflation, en particulier pour les produits de première nécessité.
La croissance du monde émergent devrait passer de 7,3% en 2010 “à environ 6,3% chaque année de la période 2011-2013”, estime la Banque dans ses Prévisions économiques mondiales publiées à Washington.
Malgré ce ralentissement, la crise s’estompe pour les pays en développement, dont l’économie devrait rester bien plus dynamique que celle des pays développés de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), où la croissance ne devrait atteindre que 2,1% en 2011 (après 2,6% en 2010), 2,6% en 2012 et 2,5% en 2013, ajoute la Banque.
A l’échelle mondiale, la croissance du PIB devrait ralentir à 3,2% en 2011, contre 3,8% en 2010, mais revenir à 3,6% en 2012 et 2013, estime l’organisation de Washington.
Pour la Banque mondiale, les retombées du séisme du 11 mars au Japon et les troubles politiques dans le monde arabe “ont fortement affaibli la croissance des pays concernés, mais les répercussions sur les autres économies devraient être modestes”.
“Parmi les pays en développement du Moyen-Orient et d?Afrique du Nord, c?est en Égypte (1%), en Tunisie (1,5%) et en Libye que la croissance sera la plus faible” cette année, précise la Banque, qui ne fournit pas d’estimation pour la Libye, “faute de données fiables”.
“En Égypte et en Tunisie, même si les perspectives restent incertaines, le rythme de l?activité économique devrait s?accélérer en 2012 et la croissance avoisiner 5% en 2013”, ajoute-t-elle.
“Au moment où ils tournent la page de la crise financière, les pays en développement doivent s?efforcer de relever plusieurs défis”, estime la Banque mondiale: “parvenir à une croissance équilibrée grâce à la mise en oeuvre de réformes structurelles, maîtriser les pressions inflationnistes et faire face au renchérissement des produits de base”.
L’organisation avertit en effet que “la poursuite de la hausse des prix pétroliers et alimentaires, déjà élevés, pourrait freiner considérablement la croissance économique et pénaliser les pauvres”.
Pour Andrew Burns, le principal auteur du rapport de la BM, “la crise financière est terminée dans la plupart des pays en développement”.
“Il convient maintenant de ramener la politique monétaire dans une position plus neutre et de reconstituer les amortisseurs budgétaires qui ont permis aux pays en développement de faire face à la crise”.
La banque note des risques de surchauffe, en particulier en Asie et en Amérique latine.
“Des mesures de politique monétaire ont été prises en conséquence, mais il faudra peut-être recourir davantage à la politique budgétaire et à la politique de change pour maîtriser l?inflation”, a jugé son directeur du groupe des perspectives de développement, Hans Timmer.