Il n’est sans doute pas l’homme providence. Il n’est pas non plus le messie. “Il“, c’est Foued Baklouti, ingénieur de formation, qui, à l’occasion de la tenue de la 11ème édition du Salon Méditerranéen du bâtiment, a mis son brevet et son expérience dans le domaine du plâtre à la disposition de la Tunisie et à tous les jeunes tunisiens. Et d’Afrique aussi. C’est une première en Tunisie, à notre connaissance.
Parti en France depuis plusieurs années, Foued Baklouti y a créé une unité de fabrication des plaques iso-phoniques, iso-thermiques et classiques destinées au secteur du bâtiment.
En 2002, il tente de faire entrer en Tunisie ce procédé, «dans l’espoir de faire diminuer les produits polluants», à cette époque la mentalité du Tunisien moyen n’avait pas beaucoup évolué, et c’était le refus total, reconnaît-il, même s’il y a quelques individus qui se sont intéressés à ce procédé. Mais il en fallait beaucoup plus pour décourager notre interlocuteur. C’est ainsi qu’il persévéré en exposant ses produits dans les différents salons organisés en Tunisie. «Je n’ai pas arrêté, entre temps, d’améliorer la qualité acoustique du plâtre…», indique-t-il. Et d’avancer: «aujourd’hui je détiens un brevet de fabrication de plaques “écoloplaques“ qui assurent l’isolation phonique et thermique».
Et pour nous prouver qu’il ne s’agit pas que de paroles en l’air, M. Baklouti a tenu à nous à affirmer que ses “inventions“ sont régulièrement testées dans des laboratoires spécialisés aussi bien en Europe (le CSTB en France notamment) qu’en Tunisie (au Centre technique des matériaux de construction, du céramique et du verre, CTMCCV).
Ces plaques sont destinées au secteur du bâtiment (habitation, commerces, établissements de santé, transport, amphithéâtre…), précise notre interlocuteur. Pourquoi? M. Baklouti répond par une question-réponse: «qui peut nier ou ignorer, aujourd’hui, l’existence de bruits en mitoyens, causant ainsi la perte d’intimité pour ne pas dire autre chose?». Et puisqu’il n’y a pas de problème sans solution, notre Tunisien de France s’est penché pendant des années sur la question afin d’essayer d’apporter une partie de la solution, à travers ses plaques iso-phoniques et iso-thermiques… Un savoir-faire qu’il a décidé de mettre au service de l’emploi aussi bien en Tunisie qu’en Afrique subsaharienne. Et quand on lui a demandé pourquoi l’Afrique, il a souligné que «c’est regrettable de voir tous ces jeunes qui cherchent à fuir leur pays et essayer de traverser la Méditerranée, avec les conséquences que nous connaissons tous…».
Pour la Tunisie, M. Baklouti estime que la mise à la disposition gracieusement aux jeunes de ce brevet, avec l’encadrement et la formation du Centre d’affaires de Sfax, cela permettra de créer pas moins de 20.000 emplois rien que dans le secteur du bâtiment, entre fabrication de produits et leur pose… «C’est ma modeste contribution à la révolution tunisienne qui, je le rappelle, a été déclenchée essentiellement par les jeunes à la recherche du travail…», souligne notre interlocuteur.
Voilà donc de façon très concrète comment on peut aider à la création d’emplois en Tunisie.
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