L’Allemagne est en voie de réussir son passage à l’ère des énergies renouvelables et sa sortie rapide du nucléaire. En effet, le gouvernement fédéral a initié le tournant énergétique en adoptant de nombreuses décisions en conseil des ministres. Il s’agit d’une étape importante dans le développement économique et social de l’Allemagne.
En plus d’un document portant sur l’avenir de l’approvisionnement énergétique en Allemagne, le Conseil des ministres a adopté un total de dix projets de loi. Outre une sortie progressive du nucléaire, ces projets de loi prévoient une accélération du développement des énergies renouvelables et de leurs réseaux de distribution.
Le ministre fédéral de l’Économie, Philipp Rösler, s’est montré convaincu que le passage aux énergies renouvelables serait un succès grâce aux décisions adoptées. Il a assuré que le nouveau concept garantissait également que l’énergie demeurerait abordable. «Le site industriel allemand en dépend», a-t-il expliqué.
Trois objectifs sont décisifs pour le gouvernement fédéral:
– L’écocompatibilité
– La sécurité des approvisionnements
– L’accessibilité en termes de coûts.
Grâce à son concept énergétique, le gouvernement fédéral s’assure que l’approvisionnement en énergie demeure fiable, que les coûts énergétiques sont raisonnables pour tous, que le site économique allemand demeure fort et que l’Allemagne pourra mettre en oeuvre de manière systématique ses objectifs de protection du climat. C’est ainsi que l’on pourra garantir que les générations à venir aient accès à la même prospérité, au même confort et à la même sécurité sociale dont nous jouissons aujourd’hui.
La sortie du nucléaire est sans appel
La dernière centrale nucléaire allemande sera arrêtée au plus tard fin 2022. Grâce aux décisions prises, un débat de plusieurs décennies s’achève par un consensus social, a souligné le ministre fédéral de l’Environnement Norbert Röttgen.
Pour la sortie du nucléaire, le gouvernement propose au parlement des objectifs clairs et juridiquement contraignants ainsi qu’un plan par étapes précis.
Les sept centrales nucléaires qui avaient été mises à l’arrêt pendant la durée du moratoire ainsi que celle de Krümmel ne seront pas redémarrées. La centrale de Grafenrheinfeld sera arrêtée d’ici 2015, la centrale Gundremmingen B d’ici 2017, la centrale Philippsburg 2 d’ici fin 2019 et les centrales de Grohnde, Gundremmingen C et Brokdorf emboîteront le pas d’ici fin 2021. Les trois centrales les plus récentes, Isar 2, Emsland et Neckarwestheim 2, seront mises hors service au plus tard à la fin de 2022.
Les énergies renouvelables devront également être développées plus rapidement. D’ici à 2020, la part des énergies renouvelables devrait représenter au moins 35 % de la consommation d’électricité en Allemagne. Il s’agit d’un objectif ambitieux, a affirmé M. Röttgen. Cependant, il est possible que l’on parvienne même à 38 %. Ainsi, la fixation d’une date butoir de sortie du nucléaire s’accompagne d’une sécurité accrue des investissements dans le domaine des énergies renouvelables, s’est réjoui le ministre fédéral de l’Environnement.
Développement des réseaux accéléré
Les réseaux électriques allemands ne sont toujours pas adaptés au transport des énergies renouvelables. La loi sur l’accélération du développement des réseaux (Netzausbaubeschleunigungsgesetz) permettra de construire plus rapidement des lignes à haute tension, y compris celles au-delà des frontières des Länder, pour le transport du Nord vers le Sud, par exemple. Un amendement à la loi relative à la sauvegarde de l’approvisionnement en énergie (Energiewirtschaftsgesetz) renforce les bases permettant de développer réseaux et réservoirs d’énergie intelligents, notamment par le biais de meilleures conditions générales en matière de compteurs électriques intelligents.
Le temps de planification et de construction des lignes énergétiques en Allemagne devra passer de dix ans à quatre ans en moyenne, a annoncé le ministre fédéral de l’Économie M. Rösler. Le passage le plus rapide possible aux énergies renouvelables dépend largement des infrastructures disponibles et du développement du réseau, a-t-il en outre souligné.
Promotion des économies d’énergie
Les économies d’énergie sont également une composante importante du tournant énergétique. «70 % des besoins primaires en énergie concernent le transport et les bâtiments», a affirmé le ministre fédéral Transports, de la Construction et du Développement urbain Peter Ramsauer.
C’est pourquoi 1,5 milliard d’euros seront alloués chaque année à la modernisation des bâtiments. En outre, 10% des coûts de la modernisation énergétique pourront être déduits des impôts. Cela représente un volume supplémentaire de 1,5 milliard d’euros.
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