Après sa présentation à la presse, il y a juste un mois, «Talfazati» (“ma télé“ en français), bouquet de chaînes de télévision, radio et un portail de services distribués sur une multiplateforme de télévision numérique terrestre et IP (TNT/IP), a été présentée, lundi 13 juin, dans le cadre d’un déjeuner-débat convivial, aux établissements de crédit et de financement (banques et SICAR).
Objectif: intéresser les représentants des mécanismes de financement à ce projet dont la réalisation démarrera d’ici la fin 2011.
Cette première offre numérique combine télévision, Internet et mobile et fournit des prestations par abonnement (10 à 25 dinars par mois) et des services transactionnels dont des services bancaires. Talfazati, qui emploiera au cours de la première année une soixantaine de personnes et 500 sur cinq ans, compte vendre 10 mille décodeurs au cours de la première année et 88.000 sur cinq ans. Elle utilisera, pour fonctionner, 16 mégabits sur les 20 mégabits que les autorités administratives mettent à la disposition des privés, sachant que le seul multiplex disponible a une capacité de 30 mégawatts.
Entourée de ses partenaires technologiques français, dont Loreato Santonastasi et François Acin Tella, représentants d’Hyperpanel LAB, leader du marché de la télévision numérique, Chafika Chamas, PDG de Virtual Networks (VNET), première entreprise tunisienne spécialisée dans les technologies-Médias et Télécommunications (TMT), s’est employée, une heure durant, à expliquer à un auditoire attentif (une vingtaine de cadres de banques et de SICAR) l’intérêt qu’il y a à s’associer au financement de Talfazati.
Elle a annoncé que deux grands groupes locaux ont approché VNET et manifesté leur intérêt pour le projet, mais pour des raisons de confidentialité, elle s’est interdite d’en révéler le nom. Elle a tenu, néanmoins, à préciser que l’un d’entre eux se manifestera, incessamment, de manière officielle. Donc attendons.
Mme Chamas et ses partenaires ont mis l’accent sur le défi de Talfazati de créer de la valeur ajoutée en développant des contenus tunisiens de grande qualité. C’est dans cette optique d’ailleurs que des cinéastes, dont Mourad Ben Cheikh, réalisateur du film documentaire «Plus jamais peur», ont été conviés à cette rencontre.
Au plan stratégique, ils ont évoqué l’enjeu pour la Tunisie de se préparer dans de bonnes conditions au passage généralisé et obligatoire au numérique, au plus tôt vers 2014 et au plus tard vers 2015. Ils ont relevé, à ce propos, que le timing est fort intéressant pour la Tunisie aux fins d’anticiper et de faire l’économie des erreurs commises par des pays européens (France, Espagne…) lesquels ont traîné du pied avant d’adopter la télévision numérique. La règle étant d’éviter que ce passage se fasse au dernier moment.
En prévision de cette révolution technologique, Mme Chamas a rappelé le lobbying que sa société a mené pour sensibiliser l’administration tunisienne à s’y préparer. Parmi les résultats de ce lobbying, figure la décision d’adapter les postes de télévision importés aux exigences techniques de la télévision numérique (équipement de tuner).
En attendant des discussions transversales B&B et chaque établissement financier entre VNET, l’auditoire, très discret, business oblige, a demandé des éclairages sur le degré de couverture du territoire tunisien par Talfazati, sur la durée de validité des décodeurs, sur les conditions dans lesquelles se déroulera le tour de table, sur la disponibilité des multiplex…
Dans sa réponse, Mme Chamas a déclaré que Talfazati couvrira tout le territoire de la Tunisie et que la participation à son financement est ouverte et, partant, n’est pas limitée. Quant aux multiplex, elle a indiqué que la Tunisie a intérêt d’acquérir de nouveaux multiplex d’autant que l’unité ne coûte que 500 mille dinars. Quant à la validité des décodeurs, elle sera similaire à celle des téléphones cellulaires…