Tunisie-CPG : Le parcours escarpé de la poule aux œufs d’or

cpg-16062011-art.jpgLa CPG, dont les racines remontent loin dans l’histoire du pays (découverte du
phosphate en 1885), est aujourd’hui paralysée pour des raisons qui ne semblent
pas être convaincantes. Métlaoui, grand centre minier, est une petite localité
cosmopolite. Elle a abrité des Marocains, des Libyens de la ville de Tripoli,
des Maltais et d’autres nationalités lorsqu’à la découverte du phosphate, les
originaires de la région refusaient de descendre dans les mines souterraines.
Résultat: un métissage rarissime a été nourri dans une zone éloignée de la
capitale grâce à la
CPG et ensuite au Groupe chimique tunisien.

Historiquement, la CPG a régulièrement investi dans les nouvelles
infrastructures et méthodes d’exploitation en vue de réduire les coûts
d’extraction et de traitement tout en augmentant la capacité de production. Ces
objectifs ont été atteints notamment suite à l’abandon des mines souterraines au
profit des carrières à ciel ouvert, reconnues comme étant plus économiques.

L’extraction minière en surface des phosphates tunisiens a apporté des gains
appréciables au niveau des coûts de production, ce qui a permis d’améliorer la
productivité.

La survie elle-même de la CPG était mise en question au milieu des années 70 et
jusqu’aux débuts des années 80. La mine était souterraine, les travailleurs non
qualifiés et la sécurité aléatoire. Lorsqu’un ouvrier des mines partait le
matin, il n’était pas sûr de rentrer chez lui le soir. La Compagnie des
Phosphates et de Chemin de Fer de Gafsa qui gérait les mines a connu une série
de changements structurels avant d’acquérir son statut actuel et de devenir, en
janvier 1976, la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG). L’élimination des
carrières souterraines a entrainé la demande pour de nouveaux profils RH. Ceux
qui devaient partir en retraite l’ont fait, d’autres ont reçu des indemnités de
départ pour avoir accepté de prendre des retraites anticipées.

Depuis les années 80, le changement des modes de recrutement et l’intervention
de nombre d’acteurs dans la politique de recrutement du principal employeur de
la région, la région de Gafsa et alentours a été le théâtre de plusieurs
émeutes, mini-révoltes et mouvements contestataires.

La dernière qui a eu lieu au début du mois de juin 2011 à Métlaoui a fait plus
d’une centaine de blessés et 13 morts.