Huit mois de prison ferme pour une jurée qui avait contacté sur Facebook une accusée

photo_1308230988441-1-1.jpg
La Britannique Joanne Fraill le 14 juin 2011 (Photo : Ben Stansall)

[16/06/2011 13:33:33] LONDRES (AFP) Une jurée britannique, reconnue coupable d’être entrée en contact, via Facebook, avec une accusée lors de son procès, a écopé de huit mois de prison jeudi à Londres, lors de la première affaire de ce genre au Royaume-Uni.

Joanne Fraill, âgée de 40 ans, avait reconnu devant la Haute Cour de Londres avoir discuté sur le réseau social Facebook avec l’accusée Jamie Sewart, lors de son procès l’an dernier dans une affaire de trafic de stupéfiants.

Joanne Fraill, mère de trois enfants, a été reconnue coupable mardi. A l’annonce de sa peine jeudi, elle a éclaté en sanglots.

Dans son jugement écrit, Igor Judge, le juge le plus haut placé de l’Angleterre et du Pays de Galles, a estimé que “le mauvais emploi d’internet par un juré” constitue “une irrégularité très grave et représente un outrage à magistrat”.

Le comportement de Joanne Fraill, “qui s’est rendue à plusieurs reprises sur internet, était contraire à sa prestation de serment en tant que juré, et son contact avec l’accusée qui a été acquittée, ainsi que ses recherches répétées sur internet constitue des violations flagrantes des ordres donnés par le juge pour le bon déroulement du procès”, a-t-il ajouté.

“Le jury est une pierre angulaire de notre société et la confiance dans cet aspect vital de notre système judiciaire pénal s’effondrera si les jurés ne prennent pas leurs responsabilités au sérieux”, a estimé pour sa part l’avocat général Edward Garnier.

“Bien avant les réseaux sociaux”, il était convenu “que les délibérations du jury ne devaient pas être communiquées à l’extérieur”, a-t-il encore dit.

Lors du procès de Jamie Sewart, Joanne Fraill avait “éprouvé une profonde empathie pour l’accusée”, selon sa défense, et avait fini par contacter l’accusée sur sa page Facebook, lui révélant notamment des détails sur les délibérations.