Le logo de la radio Pandora |
[16/06/2011 18:03:52] NEW YORK (AFP) La soudaine chute de l’action Pandora, tombée jeudi sous son prix d’introduction dès le lendemain d’une entrée en Bourse très rentable, pourrait être un signal d’alerte pour le marché avant une série de lancements très attendus dans le domaine de la high-tech.
“Le fait qu’il ait suffi d’une journée pour retomber sous le prix d’introduction nous met sur le qui-vive pour certaines des autres entrées en Bourse technologiques qui s’annoncent”, comme le site d’achats groupés Groupon, a souligné Bill Buhr, analyste à Morningstar.
“Cela cela pourrait gêner (ces autres entreprises technologiques) si elles pensent qu’on peut fixer le prix d’une entrée en Bourse à un prix très élevé”, ajoute-t-il.
L’action de la radio sur internet Pandora, en chute de 6,66% cotait 16,26 dollars vers 17H00 GMT. En matinée le titre a flanché jusqu’à 15,50 dollars, nettement en-dessous de 16 dollars, prix de l’entrée en Bourse.
Le cours s’était envolé de plus de 40% mercredi aux premières cotations, avant de réduire ses gains en clôture, terminant sa première journée sur une hausse de 8,88% à 17,42 dollars.
Pour Lou Kerner, fervent partisan des valeurs technologiques chez Wedbush Securities “surpris” par le reflux de Pandora, cela pourrait être surtout le signe qu'”il est de plus en plus difficile de fixer le prix de ces entrées en Bourse”.
Il y a un mois, le réseau social pour professionnel LinkedIn avait vu son cours doubler au premier jour de cotation, et il cote encore environ 50% au-dessus du prix d’introduction.
De quoi faire dire à certains observateurs qu’autant LinkedIn a perdu une occasion de tirer davantage d’argent de son introduction en Bourse, étant donnée la disposition des investisseurs à payer bien davantage que le prix demandé, autant Pandora a bénéficié d’une opération “très réussie”, en levant au final près du double de la somme envisagée quelques semaines plus tôt.
Et cela alors même que la société californienne, dont les coûts d’acquisition de droits augmentent au fur et à mesure que son audience progresse, est largement déficitaire, et n’a fixé aucune échéance pour devenir bénéficiaire.
L’une des prochaines grosses entrées en Bourse prévues à moyen terme est dans la même situation. Il s’agit de Groupon, spécialiste des achats groupés à prix réduits, qui a révélé au début du mois une croissance certes extrêmement rapide, mais accompagnée de lourdes pertes.
Chez certains investisseurs, “la performance de Pandora va modérer l’enthousiasme”, estime M. Kerner.
La chute de Pandora “a sûrement alerté notre radar, mais nous ne sommes pas encore prêts à dire que ce qui est arrivé à Pandora en un jour touchera nécessairement Groupon”, ajoute M. Buhr, pourtant très circonspect face à l’engouement suscité par les valeurs technologiques.
L’an dernier Groupon avait repoussé une offre d’achat présentée par Google, évaluée par la presse à 6 milliards de dollars. La rumeur le valorise aujourd’hui au-delà de 15 milliards de dollars, soit un multiple de 21 fois le chiffre d’affaires – “ce n’est pas exceptionnel en ce moment”, pour M. Buhr.
Pandora, plus petit, a été pour sa part valorisé à 2,55 milliards de dollars pour son entrée en Bourse, soit 18,5 fois son chiffre d’affaires annuel.
Après Groupon, l’entrée en Bourse majeure attendue par les investisseurs amateurs de technologie sera Facebook, peut-être début 2012. Mais le roi des réseaux sociaux ayant déjà toutes les apparences d’être bénéficiaire, les investisseurs devraient avoir moins de réticences à miser sur lui.