En collaboration avec l’International Policy & Leadership Institute (IPLI), centre de recherches associé à la «Master of Public Affairs» de Sciences Po Paris, l’Association pour une nouvelle république «Nou-R» a organisé vendredi 17 juin 2011 sa première conférence-débat internationale sur le thème «la transition démocratique: vers une nouvelle réalité tunisienne», et ce en présence de Baskin Oran, professeur de relations internationales à l’université d’Ankara (Turquie), Fadhel Moussa, Doyen de la Faculté des sciences juridiques, politiques, et sociales de Tunis, et Sadok Belaid, ancien doyen de la Faculté de droit de Tunis et professeur de droit constitutionnel.
A travers cette conférence, l’Association Nou-R vise à contribuer de manière positive à promouvoir un débat pertinent où plusieurs perspectives politiques liées à la nouvelle réalité tunisienne peuvent être présentées dans un forum ouvert. «Nous espérons que cette conférence ne sera que la première parmi de nombreuses initiatives de coopération», souhaite Maher Kallel, président de l’Association Nou-R.
Les dialectes turcs entre Jacobinisme kémaliste et les partis islamiques
Passant en revue l’histoire de la Turquie républicaine de Mustafa Kemal Atatürk, qui a longtemps été considérée par les élites et les classes politiques comme une République sœur: laïque et jacobine, Baskin Oran pense que la Turquie apparaissait comme une incarnation concrète de l’universalisme des valeurs de la révolution.
«Place de la religion dans l’espace public, reconnaissance des minorités, équilibre des pouvoirs, pluralisme politique… sont autant de questions désormais ouvertement débattues en Turquie», précise M. Oran. Il ajoutera que: «elles (les questions) sont parfois tranchées rapidement, au risque d’une certaine désorientation sociale».
Par ailleurs, le politologue évoquera dans son allocution de la supra-identité turque qui est différente du concept de l’identité tunisienne car il existe effectivement en Turquie une ethnie, une entité ethno-religieuse, originaire de l’Asie centrale, répondant au nom de «Turc».
«On peut facilement dire «je suis Tunisien», car cela ne se rapporte à aucune ethnie. Mais dire «je suis Turc» a une autre résonance», affirme M. Oran.
Toujours selon l’orateur Turc, la Turquie est passée d’un laïcisme de combat ou de conflit à un laïcisme de conciliation et de compromis. «Nous sommes maintenant au beau milieu de cette transition», affirme M. Oran.