Désorganisée! C’est le descriptif le plus approprié pour désigner la 45ème édition de la Foire Internationale de Sfax. Une Foire qu’on avait voulu libératrice, libérée par la révolution et annonciatrice d’une économie désormais débarrassée de toutes les contraintes et interventionnisme d’un régime oppresseur.
En guise de Foire, elle s’apparentait plus à “Dahdah” qu’à autre chose. L’ouverture sensée être officielle, rehaussée par la présence de Béji Caïd Essebsi, Premier ministre, a été chaotique. Des familles munies de cartons d’invitation ont forcé les portes de la Salle d’exposition, privant les médias accompagnant le Premier ministre d’accéder à l’intérieur et empêchant les ministres, Premier ministre compris, de faire le tour traditionnel des stands.
Du coup, journalistes et hauts responsables ont été privés de la découverte des produits et innovations de la région. Dans la salle de conférence, les médias ont été relégués à un coin laissant place aux hauts dignitaires et aux invités “amateurs” de profiter de tous les détails de la rencontre du Premier ministre avec entrepreneurs et professionnels. Comme s’il revenait à eux de transmettre les informations au grand public.
La couverture de l’évènement, entrecoupée de cris de protestations élevés ici et là par les contestataires de la légitimité du représentant de l’UTICA à Sfax et non maîtrisés par les organisateurs, n’a pas été une tâche aisée. Et pour terminer, la langue de bois a marqué par sa présence ce premier déplacement du Premier ministre à Sfax. La présentatrice n’a pas manqué de prononcer la désormais célèbre maxime de BCE: “Assidkou fil Kaouli wal ikhlassou fil amali” (la sincérité dans la parole et la loyauté dans l’action), il aurait mieux valu laisser le Premier ministre prononcer ces mots, ils seraient plus sincères sortant de sa bouche.
En ne limitant pas l’accès de la Salle d’exposition aux exposants et aux entrepreneurs, les organisateurs ont failli, car ils n’ont pas permis une ouverture officielle sereine et professionnelle d’une manifestation sensée représenter un évènement économique important dans la région.
On était en droit d’attendre des Sfaxiens, réputés pour leur professionnalisme, de ne pas se conduire avec autant d’amateurisme. Une foire, c’est un miroir de la capacité d’une communauté d’affaires à s’unir pour faire valoir un savoir-faire.
Le désordre vécu en ce mardi 21 juin à la Foire Internationale de Sfax pouvait même être risqué sur le plan sécuritaire. D’ailleurs, un journaliste de Shems FM s’est fait voler son appareil photo lors de la bousculade alors qu’il tentait d’entrer à la salle de conférence!
– Tous les articles sur
Salon