Sur Facebook, mais pas seulement, d’anciens étudiants et des collègues de l’IPSI soutiennent avec force l’ancien PDG de l’ENT. Pour eux, l’homme, qui vient d’être arrêté par la justice, et connu pour son intégrité et sa rigueur, est le «maillon faible» d’un système qu’il n’a pas aidé –loin s’en faut- à mettre en place.
Du Yémen, de Jordanie et de Tunisie, l’arrestation de M. Mohamed El Fehri Chelbi, ancien PDG de l’Etablissement de la Télévision Tunisienne (ENT), le 18 juin 2011, par le doyen des juges d’instruction du Tribunal de première instance de Tunis, n’a pas été, comme on dit, sans effet médiatique.
Des anciens étudiants et des collègues de l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information (IPSI), de ce brillant universitaire et consultant international en journalisme et communication, qui a dirigé l’ENT entre juin 2009 et novembre 2011, ont réagi avec force sur les réseaux sociaux, dont notamment Facebook.
Tous ont mis en exergue l’intégrité de l’homme, sa rigueur et sa compétence, refusant de croire que M. Chelbi ait vraiment quelque chose à se reprocher. N’a-t-il pas obéi à des ordres, comme beaucoup du reste?
«C’est inconcevable. On met en détention un homme intègre, auquel on ne connaît pas le moindre écart, dit sur facebook, un enseignant de l’IPSI. Qui ajoute que «les vrais acteurs des malversations vivent le plus normalement du monde, que cela soit au Canada ou à Tunis.
Aller jusqu’au bout
Les enseignants de l’IPSI entendent aller jusqu’au bout pour défendre leur collègue. Il en est ainsi des anciens de l’IPSI. Ces derniers appellent, par la voie de leur amicale à une protestation sur la voie publique devant le Palais de justice de Tunis, jeudi 23 juin 2011, entre 10 heures et 12 heures.
Une réelle vague de sympathie est en train, du reste, de prendre forme en Tunisie et même, donc, à l’étranger pour montrer que M. Chelbi est hors de tout soupçon. Sur le plateau de Nessma TV, qui a consacré, mardi 21 juin 2011, une partie de ses news du soir à son arrestation, et outre son avocat qui a donné toutes les preuves de l’intégrité et de la rigueur de la gestion de l’homme, M. Nabil Karoui, patron de la chaîne, est intervenu pour verser dans le même sens.
Racontant deux épisodes des relations entre Nessma TV et l’ENT du temps où M. Chelbi dirigeait cette institution, il a prouvé que l’homme ne décidait de rien et que ne pas prendre cette donnée en compte, c’est ignorer le fonctionnement des médias publics sous Ben Ali et tout l’appareil de l’Etat. En concluant ainsi ces propos: «On veut juger un homme alors qu’il avait un pistolet sur la tempe».
Le «dindon de la farce»!
Mais pourquoi M. Chelbi a été arrêté et pas d’autres? Parce qu’il est «le maillon faible», a-t-on conclu dans l’émission programmée par Nessma TV, le soir du mardi 21 juin 2011. N’est-il pas aussi le «dindon de la farce» d’un système qu’il n’a pas –loin s’en faut- aidé à mettre en place?
Commentaire d’un gestionnaire: «Si l’on va juger tous ceux qui ont fait, pour une raison ou une autre, des erreurs de gestion en obéissant aux instructions, c’est la boîte de pandore que l’on va ouvrir. Et le pays va rentrer dans des querelles sans fin. Le quart des fonctionnaires sera poursuivi. Ceux que l’on doit poursuivre, ce sont ceux dont on fera la preuve qu’ils se sont mis plein les poches. Le Premier ministre du gouvernement de transition n’a-t-il pas dit, concernant cette affaire, et dans une interview à un grand média panafricain, que les pions sont plus nombreux que les vrais décideurs»