ésident de la Cour des comptes Didier Migaud le 17 février 2011 (Photo : Fred Dufour) |
[22/06/2011 13:27:43] PARIS (AFP) Le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a estimé mercredi que la note maximale “AAA” dont bénéficie la France n’était pas susceptible aujourd’hui d’être remise en cause, mais que son endettement approche une “zone dangereuse” appelant davantage de réformes.
En présentant à la presse le rapport annuel de la Cour sur la “situation et les perspectives des finances publiques”, Didier Migaud a insisté sur le risque “d’emballement de la dette publique” si le gouvernement ne s’attaque pas plus fortement aux déficits chroniques de la France.
Interrogé sur le risque pour le pays de perdre sa notation “AAA”, la meilleure possible, qui lui permet d’emprunter dans d’excellentes conditions sur les marchés pour refinancer sa dette, il a jugé que “la France aujourd’hui n’a pas de risque de voir remise en cause sa notation”.
Mais “nous approchons d’une zone dangereuse s’agissant du ratio entre son endettement et sa propre richesse”, a-t-il insisté.
Selon les dernières prévisions de Bercy, la dette publique du pays devrait être plus importante que prévu cette année, à 85,4% du PIB, avant de culminer en 2012 à 86,9%, puis de refluer.
“Si aucune mesure n’est prise on peut arriver à 90% dès 2012”, a prévenu Didier Migaud, jugeant “nécessaires des mesures complémentaires de redressement des comptes publics” pour ne pas perdre “une partie de notre souveraineté, et voir la notation de nos emprunts remise en cause”.
L’agence de notation Standard & Poor’s a récemment affirmé que la note “AAA” de la France pourrait être menacée à l’horizon 2020 si le pays ne poursuivait pas sa réforme de ses systèmes de retraite et de santé.