ésident de la banque centrale ean-Claude Trichet, le président de le Commission européenne Jose Manuel Barroso, la chancelière Angela Merkel, le Prmeier ministre grec George Papandreou et le président français Nicolas Sarkozy le 11 février 2010 à Bruxelles (Photo : Eric Feferberg) |
[22/06/2011 11:29:03] PARIS (AFP) Depuis le début de la crise grecque, l’Europe et ses partenaires peinent à parler d’une seule voix. Revue des protagonistes de cette polyphonie:
LA GRÈCE: LE MAUVAIS ÉLÈVE REPENTI
La crise éclate au grand jour le 21 octobre 2009, quand le gouvernement socialiste grec révèle que son prédécesseur conservateur a maquillé les statistiques pour cacher un endettement abyssal. La défiance des investisseurs ne fera que s’aggraver, jusqu’à rendre impossible à la Grèce d’emprunter de l’argent sur les marchés.
Face à une faillite imminente, le gouvernement présente le 2 mai 2010 une cure d’austérité d’une ampleur inédite qui lui permet d’obtenir une aide de 110 milliards d’euros sur trois ans de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI). Cette bouffée d’oxygène s’avèrera insuffisante: le déficit tarde à refluer et Athènes ne regagne pas la confiance des marchés.
à Athènes le 15 novembre 2010 (Photo : Louisa Gouliamaki) |
Qui plus est, la grogne monte. Les Grecs dénoncent des dirigeants qui ont laissé pourrir la situation et leur demandent maintenant toujours plus d’efforts. Jusque-là uni, le gouvernement vacille: remanié vendredi, il a obtenu dans la nuit de mardi à mercredi la confiance du Parlement qui doit adopter un énième plan d’austérité et des privatisations à marche forcée.
LES MARCHÉS: L’ARBITRE IMPATIENT – ET TOUT-PUISSANT
Rien ne calme l’inquiétude des marchés. Après chaque mesure annoncée par l’Europe, les investisseurs demandent davantage ou changent de cible (Irlande puis Portugal, maintenant Espagne et demain, peut-être, Italie et Belgique). Le risque de contagion plane toujours.
Les dirigeants européens ont un temps dénoncé les spéculateurs qui parient sur une faillite de la Grèce, voire l’effondrement de l’euro. En filigrane, ressurgit la vieille querelle avec les marchés, dont certains acteurs à la City ou à Wall Street n’ont jamais cru en la monnaie unique et voient dans ses déboires la réalisation de leur prophétie.
LES AGENCES DE NOTATION: LES CENSEURS CRITIQUÉS
Moody’s, Fitch et Standard and Poor’s, critiquées pour n’avoir pas vu venir la crise de 2008, se montrent implacables, abaissant toujours plus la note de la Grèce et lui prédisant un défaut de paiement.
érence de presse à Berlin le 17 juin 2011 (Photo : Odd Andersen) |
LA ZONE EURO: LES (PLUS OU MOINS) BONS CAMARADES
Les voisins de la Grèce s’époumonent à répéter qu’ils ne laisseront pas tomber Athènes car il en va de la survie de leur monnaie commune. Mais ils manient la carotte et le bâton, exigeant à chaque étape, en contrepartie de l’aide, qu’Athènes réduise drastiquement son déficit, malgré la récession et les manifestations. Les Européens critiquent les retards, notamment dans la lutte contre l’évasion fiscale endémique en Grèce.
La France est souvent en première ligne pour aider la Grèce, épaulée par ceux qui redoutent une propagation de la crise (Espagne, Italie, Belgique…).
L’ALLEMAGNE: LE PREMIER DE LA CLASSE DONNEUR DE LEÇONS
Berlin se montre plus récalcitrant. Moteur économique de l’Europe et bon élève de la réduction du déficit, l’Allemagne affiche son agacement face aux dérives grecques et somme la Grèce de “faire ses devoirs”. Soucieux de composer avec des électeurs qui ont le sentiment de payer pour les cancres d’Europe du Sud, le gouvernement d’Angela Merkel souffle le chaud et le froid. Quitte à semer la panique sur les marchés.
ésident de la BCE Jean Claude Trichet 0 Luxembourg le 20 juin 2011 (Photo : Georges Gobet) |
Après avoir imposé sa doctrine d’une stricte discipline budgétaire, l’Allemagne a flirté avec l’idée d’une forme de restructuration de la dette grecque, véritable épouvantail pour les marchés. Finalement, elle a amené ses partenaires à accepter une participation des créanciers privés de la Grèce (banques, assurances, fonds de pension…) au fardeau du sauvetage. Même si elle a dû se résigner à ce que ce soit sur la base du volontariat.
LA BCE: L’INSTITUTEUR INTRANSIGEANT
Présidée par le Français Jean-Claude Trichet, la Banque centrale européenne est le gardien du temple. L’institution de Francfort n’a de cesse de demander plus d’efforts budgétaires aux Etats, mais a aussi fait preuve de créativité face aux crises en passant outre certains tabous. C’est elle aussi qui tient tête à l’Allemagne et fixe les lignes rouges: non à la restructuration de la dette et à toute forme de défaut de paiement d’un pays de la zone euro.
LE FMI: LE MÉDIATEUR EXTÉRIEUR
Incapables de régler leur crise, les Européens se sont résignés au printemps 2010 à faire appel à l’institution internationale, qui a apporté son expertise dans la négociation du plan de redressement grec – et son écot, un tiers de l’aide totale.