éou (D) et le ministre des Finances, Evangelos Venizelos, le 21 juin 2011 au Parlement à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki) |
[22/06/2011 13:56:31] ATHENES (AFP) Renforcé après avoir obtenu la confiance au parlement, le gouvernement socialiste grec va boucler mercredi, plus tôt que prévu, les modalités de la nouvelle cure d’austérité réclamée par l’Union européenne pour continuer à protéger le pays de la banqueroute.
Le conseil des ministres doit avaliser dans l’après-midi la “loi d’application” détaillant les mesures qui fâchent du nouveau programme économique pluri-annuel, en vue du vote des deux textes avant le 30 juin, comme exigé par la zone euro, a indiqué le gouvernement.
Le texte, qui a selon le ministère des Finances reçu l’aval des bailleurs de fonds du pays, UE et FMI, et dont le volet fiscal, prévoyant une hausse des impôts tant directs qu’indirects, a été remanié jusqu’au dernier moment, devait au départ être voté début juillet.
Le Premier ministre, Georges Papandréou, a décidé d’accélérer la marche sous pression de la zone euro, après avoir repris l’initiative via un remaniement et le vote de confiance face à la grogne qui montait dans les rangs de sa majorité.
S’il a échoué à convaincre l’opposition, dont tous les députés présents ont voté la défiance, il a fait dans la nuit le plein des voix socialistes, 155 sur 300, écartant ainsi le risque d’un rejet de sa politique au parlement.
ève son discours devant le Parlement, le 21 juin 2011 (Photo : Louisa Gouliamaki) |
Concluant les débats, il avait souligné briguer une nouvelle légitimité “pour continuer à faire face à la crise et aux déficits, éviter la faillite et garantir le maintien de la Grèce dans le noyau dur de l’euro”.
“Les députés se sont rendus sans conditions”, ironisait mardi le quotidien de gauche Elefthérotypia, “le plan encore plus dur après le vote”, déplorait le quotidien de droite Elefthéros Typos, aligné sur le refus de l’opposition conservatrice d’épauler le gouvernement, en dépit d’appels pressants et répétés au consensus tant de l’équipe au pouvoir que des créanciers.
Pour atteindre les objectifs du plan budgétaire, prévoyant d’ici 2015 des économies de 28,4 milliards d’euros et des privatisations de 50 milliards, le texte détaille, selon le ministère des Finances, les coupes budgétaires prévues: réduction des retraites, des allocations sociales, de la masse salariale et du nombre d’emplois dans le secteur public. Le texte précise également le calendrier et le mode de mise en oeuvre des cessions prévues.
La loi crée un “nouveau fonds” chargé des privatisations, “sous contrôle international” de la troïka, la délégation trilatérale chargée de surveiller les finances grecques par la zone euro, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international, a indiqué au parlement le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos.
Ces “observateurs” étrangers fourniront “le savoir faire et veilleront à la transparence”, a-t-il précisé.
Le ministre, un ténor socialiste propulsé à son poste-clé la semaine dernière, a déployé devant le parlement son talent rhétorique pour redonner du nerf aux Grecs, partagés entre colère et inquiétude face à la rudesse du traitement et aux menaces continuant de peser sur la solvabilité du pays.
M. Vénizélos a pu aussi se prévaloir d’une possible aide à la relance de la part des partenaires, alors que la rigueur englue le pays dans la récession et fait s’envoler le chômage.
Ce coup de pouce, via le déblocage accéléré de fonds du cadre communautaire d’appui allouée au pays jusqu’en 2013, s’ajouterait à un nouveau plan sauvetage, le premier prêt de 110 milliards d’euros accordé en mai 2010 par zone euro et FMI n’ayant pas permis au pays de retrouver son autonomie financière.
Le répit pourrait toutefois être de courte durée pour le gouvernement, alors que les syndicats préparent une grève de 48H lors du vote du plan budgétaire et de la loi d’application et que les sondages le placent désormais derrière l’opposition de droite.
De leur côté les “indignés” poursuivent leur mobilisation, même s’ils n’arrivent plus à rallier des dizaines de milliers de personnes comme au début juin.