Christine Lagarde passe son grand oral au FMI

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ège du FMI à Washington le 22 juin 2011 (Photo : Win Mcnamee)

[23/06/2011 05:24:12] WASHINGTON (AFP) La ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, doit passer jeudi son grand oral devant le conseil d’administration du Fonds monétaire international à Washington, qu’elle cherchera à convaincre de la désigner comme directrice générale.

Elle était mercredi au siège du FMI, pour des rencontres bilatérales.

Son audition est programmée jeudi avec les 24 membres de l’instance qui décidera du nom du successeur au Français Dominique Strauss-Kahn. Interrogée par un journaliste de l’AFP à sa sortie de l’institution mercredi pour savoir si elle était confiante avant ce rendez-vous, elle a répondu: “Toujours!”

Elle doit également rencontrer jeudi le secrétaire au Trésor des Etats-Unis, Timothy Geithner, à son ministère.

Mais les démêlés judiciaires de la ministre française ont refait surface avec l’annonce mercredi matin de l’ouverture d’une nouvelle enquête dans le dossier de l’arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie dans la vente litigieuse d’Adidas par le Crédit lyonnais en 1993.

Cette annonce, minimisée dans l’entourage de la ministre, est distincte de la procédure devant la Cour de Justice de la République qui doit décider le 8 juillet si elle ouvre une enquête “pour abus d’autorité” visant Christine Lagarde dans sa gestion de ce même litige.

A Washington, au cours de son audition, “chaque candidat présentera son point de vue sur les sujets auxquels sont confrontés le Fonds et ses Etats membres, et les administrateurs pourront avoir des échanges avec les candidats”, avait précisé l’institution lundi.

Le rival de Mme Lagarde, le Mexicain Agustin Carstens, s’est plié à cet exercice dès mardi. Dans sa déclaration introductive, il a plaidé pour un FMI aux ressources permanentes accrues, impartial, représentant mieux les économies émergentes à son conseil d’administration, et ouvert aux restructurations de dette publique en cas de crise.

A en croire ses entretiens avec la presse ou des internautes et sa lettre de motivation pour le poste, Mme Lagarde détaillera de son côté sa vision d’un FMI “réactif, coopératif, légitime et équitable”. Elle s’est dite sur Twitter partisane d’un “libéralisme tempéré”.

Le grand oral est la dernière étape d’une campagne qui amené les deux candidats aux quatre coins de la planète.

Depuis le 1er juin, le gouverneur de la Banque du Mexique est allé successivement au Brésil, en Argentine, au Canada, en Inde, est passé par Washington, puis s’est rendu en Chine et au Japon.

Depuis le 30 mai, la ministre française de l’Economie a visité le Brésil, l’Inde, la Chine, le Portugal pour être aux assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, puis l’Arabie saoudite et enfin l’Egypte.

C’est la première fois que deux candidats au FMI mènent une campagne aussi vaste. En 2007, M. Strauss-Kahn avait été le premier à avoir l’idée de se rendre dans de multiples capitales, et non plus seulement à Washington. Elle lui avait donné un avantage décisif sur son rival tchèque Josef Tosovsky, resté invisible.

Une femme et 23 hommes, qui représentent leur pays ou un groupe de pays, sont chargés de désigner “par consensus”, ou à défaut par un vote, le nouveau numéro un. Ils ont programmé une discussion formelle sur les deux candidatures le 28 juin, et comptent avoir pris leur décision le 30 au plus tard.

Même si les grands Etats membres non européens n’ont pas encore officiellement pris position, Mme Lagarde est largement favorite, d’après M. Carstens lui-même. Elle serait la première femme à ce poste.

Depuis 1946, un accord tacite donne à l’Europe la direction du FMI et aux Etats-Unis la présidence de la Banque mondiale.