Vinexpo, vitrine mondiale des vins et spiritueux, prend l’accent chinois

photo_1308848335154-1-1.jpg
à Bordeaux, le 20 juin 2011 (Photo : Jean-Pierre Muller)

[23/06/2011 16:59:15] BORDEAUX (AFP) Le salon Vinexpo, un des plus grands rendez-vous de vins et spiritueux au monde, qui s’est achevé jeudi à Bordeaux, a enregistré un record de fréquentation étrangère pendant cinq jours, avec une envolée chinoise.

“Vinexpo est devenu chinois, il y a un engouement qui vient de Chine, peut-être même une surchauffe sur la demande”, a déclaré à l’AFP Holger Volsing, importateur danois installé à Shanghai, selon lequel les importations chinoises ont été multipliées par dix en dix ans.

Sur les stands comme dans les travées du gigantesque salon de 100.000 m2, l’affluence chinoise était très nette. Négociants et producteurs se sont adaptés aux clients chinois, “même les petits producteurs ont pris un traducteur pour essayer de capter les acheteurs”, a souligné l’oenologue Stéphane Toutoundji qui travaille avec plusieurs châteaux bordelais rachetés par des investisseurs chinois.

Sur les quelque 48.000 visiteurs enregistrés pour cette 16e édition de Vinexpo, 35% venaient de l’étranger dont un sur trois était asiatique. Les visiteurs de Taiwan, du Vietnam, de Malaisie, d’Inde sont venus plus nombreux mais c’est la Chine qui remporte la palme, premier pays participant derrière la France.

Sur ce salon qui se tient les années impaires à Bordeaux et les paires à Hong Kong, les Chinois ont doublé leur participation par rapport à 2009.

“Le nombre de visiteurs asiatiques dépassent nos prévisions les plus optimistes”, a précisé Robert Beynat, directeur général de Vinexpo. “C’est un bilan très positif car c’est la vocation de Vinexpo que d’être ouvert sur le monde”, a-t-il dit à l’AFP.

Les Chinois sont cependant restés rares parmi les quelque 2.400 exposants, producteurs et négociants venus pour nouer des contacts et sceller des marchés avec les acheteurs, importateurs, cavistes, distributeurs. “Ils n’ont pas encore assez de volumes pour exporter”, a expliqué M. Beynat.

“On est venus pour le prestige car l’export n’est pas notre priorité”, a admis Bruno Paumard, le maître de chai français de Château Hansen, propriété chinoise implantée au coeur du désert de Gobi. Venu à Vinexpo “sans objectif commercial”, le château chinois a quand même vendu un conteneur (16.000 bouteilles) en Irlande et au Canada, a scellé des “touches” avec quinze autres pays et a “même récupéré des clients pour la Chine”.

C’est l’Italie, premier producteur et premier exportateur mondial en volume, qui a occupé sur Vinexpo la place du deuxième plus gros exposant, derrière la France, avec 320 entreprises.

Au deuxième rang des visiteurs étrangers, les organisateurs ont relevé un retour des marchés anglo-saxons, en particulier du Royaume Uni et des Etats-Unis en progression de près de 10%.

“Les Américains ont beaucoup souffert économiquement, maintenant ils sont de nouveau aux achats”, a ajouté M. Beynat.

Paul Molleman, directeur Europe des California Wines, représentant 90% de la production américaine, reconnaît avoir fait “des affaires” à Vinexpo notamment avec les Américains eux-mêmes.

“Vinexpo, c’est une vitrine, là où il faut être, comme la cinquième Avenue sinon on est en dehors du coup”, estime Eduardo Lapania, propriétaire des caves don Cristobal en Argentine, pays amené à entrer dans le top 5 des producteurs mondiaux.

Parmi les pays en plein boom, le Brésil s’est félicité d’avoir ouvert sur Vinexpo “de nouveaux marchés dans dix nouveaux pays”, dont la Chine, selon Andreia Gentilini, directrice export de Wines of Brasil.

Les Wines of Turkey, qui participaient pour la première fois à Vinexpo, ont aussi noué des “relations fructueuses avec les plus célèbres professionnels du vin”, selon le directeur Taner Ogütoglu.